Le tout dernier baromètre de la BCEAO sur l'emploi dans la zone UEMOA lève le voile sur une réalité préoccupante. L'économie peine à créer suffisamment d'emplois stables, malgré une relative stabilité des indicateurs globaux. Un chiffre illustre bien cette tendance : 53,7%, c'est la proportion des personnes en âge de travailler qui occupaient effectivement un emploi au premier trimestre 2025. Soit un léger recul de 0,1 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.
Derrière cette apparente stagnation se cache une fracture générationnelle et de genre inquiétante, révélée par les détails de l'enquête menée par la banque centrale auprès des ménages dans les grandes agglomérations de l'Union.
Quand stabilité rime avec inertie
Le taux d'occupation, c'est la part des personnes de 15 à 64 ans qui ont un emploi, qu'il soit formel ou informel. Quand ce taux baisse, même légèrement, cela signifie que moins de personnes travaillent, ce qui peut signaler une perte de dynamisme économique ou un marché du travail qui absorbe mal l'arrivée de nouveaux actifs.
À côté, le taux de chômage, lui, est resté stable à 11,6% au 1er trimestre. Ce qui indique la part des personnes actives qui cherchent activement un emploi et qui sont sans travail. En comparaison annuelle, ce taux recule de 0,8 point, un signe encourageant... mais à nuancer.
Femmes et jeunes : les laissés-pour-compte de la croissance
Le détail par genre met en lumière une inégalité persistante. Ainsi, le chômage féminin a grimpé à 15,8%, soit une hausse de 1,2 point en seulement trois mois. Chez les hommes, la tendance est inverse, marquée par un recul d'un point, à 7,6%.
Autrement dit, les femmes sont deux fois plus touchées par le chômage que les hommes, un écart structurel qui s'aggrave.
Du côté des jeunes, la situation n'est guère meilleure. Chez les 15-24 ans, le taux de chômage bondit de 1,6 point à 22,2%. Au même moment, il augmente de 1,2 point à 17,5% chez les 25-34 ans.
Ces chiffres montrent que l'économie ne parvient pas à offrir des opportunités suffisantes à ceux qui entrent sur le marché du travail. En revanche, pour les adultes de 35-64 ans, le chômage recule légèrement (-0,8 point à 7,7%), preuve que les emplois disponibles se concentrent dans les tranches plus âgées, souvent plus expérimentées.
Dr Ange Ponou
Publié le 18/06/25 17:50
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