Le Congo va relancer sa politique d’octroi de licences pour dynamiser son secteur pétrolier et gazier

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Brazzaville mise sur le Forum sur l'énergie et l'investissement qui aura lieu du 24 au 26 mars 2025 pour séduire les investisseurs et stimuler la production nationale.

La République du Congo veut redonner un coup d'accélérateur à son secteur pétrolier et gazier. À l'occasion du Forum sur l'énergie et l'investissement au Congo (CEIF), prévu du 24 au 26 mars 2025 à Brazzaville, le gouvernement compte relancer un nouveau cycle d'octroi de licences pour attirer des investisseurs internationaux et accroître sa production. L'annonce a été faite par Bruno Jean-Richard Itoua, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il également précisé que l'objectif du gouvernement congolais est de ‘'passer de 274 000 à 500 000 barils par jour d'ici la fin 2025, tout en renforçant le rôle du pays sur la scène énergétique régionale''.

Un appel d'offres stratégique pour séduire les investisseurs

A en croire le ministre congolais, son pays veut se positionner comme un acteur incontournable dans le secteur des hydrocarbures en Afrique. C'est la raison pour laquelle, en marge du CEIF 2025, le ministère des Hydrocarbures va lancer un appel d'offres pour attribuer de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation sur des périmètres onshore, offshore et marginaux.

‘'Nous espérons que grâce à cette conférence, nous pourrons lancer un appel d'offres'', a déclaré Bruno Jean-Richard Itoua. ‘'Nous avons de nombreuses licences disponibles et nous les mettrons à disposition. Nous disposons de très vastes zones dans lesquelles nous avons des informations prouvant un potentiel élevé'', a-t-il ajouté.

Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large de maintenir la production pétrolière congolaise à un niveau compétitif, ‘'malgré le déclin naturel des champs matures''. En ouvrant de nouvelles opportunités, le gouvernement espère stimuler l'exploration offshore et attirer des opérateurs expérimentés capables d'optimiser la production existante.

Par ailleurs, le forum servira de plateforme d'échange entre investisseurs, compagnies pétrolières et décideurs politiques pour discuter des défis et des opportunités du secteur. Outre l'exploration et la production, l'événement mettra également en avant les projets d'électrification à partir du gaz naturel et les infrastructures énergétiques.

Un modèle qui a déjà porté ses fruits

Le Congo n'en est pas à son premier coup d'essai en matière d'octroi de licences. En 2018, un appel d'offres portant sur 18 blocs onshore et offshore avait permis d'attirer de nouveaux investisseurs, dont les entreprises congolaises ARDP-Oil et PEPA. Les travaux menés par ces deux sociétés ont permis, d'après le gouvernement congolais, la découverte du champ Delta de la Cuvette, un gisement qui, avec ses 359 millions de barils de pétrole potentiels, pourrait quintupler la production nationale.

Dans le même temps, le géant italien Eni avait obtenu le bloc Marine XXXI, adjacent à son projet Marine XII, déjà considéré comme une référence en matière d'exploitation offshore. Ce projet a notamment débouché sur le développement de Marine XII LNG, qui a exporté sa première cargaison de GNL en début 2024 et ambitionne d'atteindre une capacité de 3 millions de tonnes par an d'ici fin 2025.

L'implication de grands acteurs comme Trident Energy et Perenco, qui ont renforcé leurs actifs et investissements dans le pays, démontre la crédibilité de la stratégie congolaise en matière de gestion des hydrocarbures. Avec le Plan directeur du gaz, qui sera également dévoilé lors du CEIF 2025, Brazzaville espère accélérer le développement de son industrie gazière et se positionner comme un hub régional.

‘'Nous souhaitons être un acteur clé, notamment dans le gaz. Nous voulons devenir un acteur clé en termes de recherche d'opportunités. Le Congo pourrait être le plus grand lieu de raffinage, non seulement pour l'Afrique, mais aussi au niveau international'', a insisté Bruno Jean-Richard Itoua.

Quels enjeux pour l'avenir ?

Les blocs proposés pour ce nouvel appel d'offres ne sont pas encore officiellement dévoilés. Toutefois, le gouvernement prévoit une offre diversifiée, combinant des champs en eaux profondes pour les majors pétrolières et des gisements marginaux plus accessibles aux compagnies indépendantes.

Pour mémoire, et d'après des données dévoilées par Bruno Jean-Richard Itoua le 21 novembre 2024 lors de la VIe édition du forum Ambition Africa, les hydrocarbures représentent 70% du budget, 60% du PIB et près de 80% des exportations. Malheureusement ‘'aujourd'hui, quand une entreprise étrangère intervient dans le pétrole, les revenus ne sont pas du tout redistribués dans le pays, mais alors pas du tout ! Le pétrole est exporté, les contrats de trading sont négociés à l'extérieur et les paiements se font aussi à l'extérieur. L'économie nationale et même l'économie sous-régionale n'en bénéficient pas du tout'', a-t-il déploré.

A titre d'illustration, le rapport 2019 de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), révèle que le Congo a vendu pour 7,27 milliards de dollars d'or noir cette année-là. Pourtant, seuls 624,5 millions de dollars (361,3 milliards FCFA) ont atterri dans les caisses du Trésor public, soit à peine 8,6% du total. Si l'on additionne l'ensemble des revenus liés aux hydrocarbures – y compris les paiements sociaux et environnementaux des sociétés extractives, les parts nettes d'impôts de la Société Nationale Pétrolière du Congo (SNPC) et divers prélèvements fiscaux –, l'État congolais n'a capté que 1,6 milliard de dollars, soit 21% des ventes totales.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 13/02/25 16:11

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