Le 21 octobre dernier, le Gabon a racheté avec succès 50% de son euro-obligation de 605 millions USD arrivant à échéance en 2025, dans le cadre d'une opération dont les contours restent méconnus. L'annonce a été faite ce 28 octobre par Brice Clotaire Oligui Nguema, le Président de Transition. "Je tiens à annoncer que l'État gabonais a lancé une offre publique de rachat de 50% de son eurobond, soit 192 milliards FCFA. Sans recourir à un nouvel emprunt, le Gabon a réalisé une opération inédite de remboursement anticipé de cette dette souscrite en 2015", a annoncé le dirigeant gabonais sur X.
On ignore qui sont les acteurs ayant permis au Gabon de mobiliser ces financements. En juin dernier, la banque d'affaires newyorkaise Jefferies International Limited indiquait dans un rapport consulté par Reuters, que le Gabon préparait un rachat anticipé de ses obligations via l'émission de nouvelles dettes locales et des financements externes. Dans la loi de finances 2024, le gouvernement avait initialement prévu de refinancer cet emprunt en émettant un nouvel eurobond, mais cette option avait été finalement abandonnée "au vu des conditions financières mondiales tendues", selon Moody's.
Quoi qu'il en soit, la réussite de cette opération permet au Gabon de rassurer les investisseurs sur sa solvabilité alors que les contraintes budgétaires à la suite du coup d'État de 2023 laissaient présager un défaut de paiement. Elle va également alléger les pressions sur la trésorerie du pays, mise à rude épreuve depuis que l'exécutif actuel a annoncé avoir découvert une sous-déclaration "significative" des dépenses de la précédente administration. Par exemple, en intégrant les arriérés intérieurs qui ont permis de financer les dépenses "extra-budgétaires" du précédent gouvernement, le taux d'endettement passe à 70,5% du PIB à fin 2023, soit 14 points de pourcentage de plus que ce que prévoyait l'agence. Les arriérés sur la dette extérieure ont également été réévalués à 123 milliards FCFA, soit 1 % du PIB.
Le rachat anticipé des obligations du Gabon intervient un an après que le pays ait réalisé un échange dette-nature, le premier pour une nation africaine. L'opération conduite par l'ONG The Nature Conservancy a permis à Libreville d'échanger de 450 millions de dollars d'obligations internationales contre des "obligations bleues", qui sont assorties d'un taux d'intérêt plus bas et d'une maturité plus longue.
Cédrick JIONGO
La Rédaction
Publié le 28/10/24 14:29
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