Le Ghana vient de mettre en service une infrastructure financière d'un nouveau genre en partenariat avec Singapour. Baptisé Finternet, ce système va au-delà des applications bancaires mobiles existantes en créant un écosystème où l'ensemble des services financiers devient accessible via une plateforme unifiée et interconnectée. Contrairement aux solutions digitales actuelles qui fonctionnent souvent en silos, cette infrastructure intègre banques traditionnelles, fintechs, systèmes de paiement et services d'investissement dans un réseau unique fonctionnant en temps réel.
La différence fondamentale avec les applications bancaires classiques réside dans l'interopérabilité totale du système. Pour les populations rurales, cela signifie pouvoir recevoir un virement gouvernemental, payer des factures, souscrire une assurance agricole et accéder à un microcrédit depuis une seule interface, sans avoir à jongler entre plusieurs applications ou à se déplacer en ville.
La sécurité et la transparence constituent les piliers techniques de cette plateforme. L'utilisation de la blockchain garantit que chaque transaction laisse une trace vérifiable tout en préservant l'anonymat des utilisateurs quand nécessaire. L'intelligence artificielle surveille en permanence les flux financiers pour identifier les tentatives de fraude avant qu'elles n'aboutissent, une protection particulièrement importante pour des utilisateurs peu familiers avec les menaces numériques. Cette infrastructure permet également aux régulateurs de suivre les mouvements de capitaux suspects sans pour autant surveiller les transactions légitimes des citoyens ordinaires, un équilibre délicat entre sécurité collective et liberté individuelle.
L'impact potentiel dépasse le cadre national ghanéen. Dans un continent où les échanges commerciaux transfrontaliers restent compliqués par l'incompatibilité des systèmes de paiement, ce modèle pourrait faciliter le commerce régional en rendant les transactions aussi simples qu'un virement local. Le Ghana se positionne ainsi comme laboratoire d'une finance continentale véritablement intégrée, où un entrepreneur ivoirien pourrait payer instantanément un fournisseur nigérian sans passer par le dollar comme monnaie intermédiaire.
La Rédaction
Publié le 11/11/25 17:00


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