Le marché mondial de la dette atteint des sommets à fin 2023

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Le marché mondial de la dette, permettant la rencontre entre les apporteurs de capitaux et les demandeurs de capitaux, a été fortement animé au cours des 15 dernières années.

En effet, le volume total de de la dette souveraine et de la dette obligataire des entreprises a avoisiné les 100 000 milliards de dollars (98 000 milliards de dollars) à fin 2023, soit à peu près autant que le PIB mondial ressorti à 100 879 milliards de dollars fin 2022, selon la première édition du rapport de l'OCDE sur la dette mondiale publiée récemment.

Dans le détail, l'encours de la dette mondiale souveraine et de la dette mondiale obligataire des entreprises a atteint respectivement 64 000 milliards de dollars et 34 000 milliards de dollars sur la même période.

Cette évolution du niveau d'endettement mondial a été imputable, selon le rapport, à la faiblesse des taux d'intérêt depuis 2008, ce qui a ouvert les marchés obligataires à un éventail plus large d'émetteurs, notamment aux États et aux entreprises moins bien notés. Ce contexte a également favorisé l'expansion des segments de marché plus risqués et contribuant à la croissance rapide des obligations durables – un segment axé sur les obligations qui financent ou refinancent des projets verts et sociaux.

Ainsi, l'encours mondial des obligations durables émises par les entreprises et par le secteur public atteignait 4 300 milliards de dollars, contre 641 milliards dollars il y a cinq ans à peine. Il s'agit d'une source essentielle de financement pour les gouvernements comme pour les entreprises qui souhaitent accélérer leur transition vers une économie bas carbone.

Il est vrai que les conditions de financement avantageuses observées entre 2008 et 2022 ont facilité l'accès à des emprunts à faible coût pour de nombreux États et entreprises. Cependant, cette période devrait céder la place à un environnement de taux d'intérêt plus élevés, en raison des politiques de resserrement monétaire mises en œuvre par la plupart des banques centrales.

Cette conjoncture devient encore plus alarmante avec près de 40% des obligations souveraines et 37% des obligations d'entreprises dans le monde atteignant leur échéance d'ici 2026.

Cette réalité va nécessiter de nouveaux emprunts sur les marchés financiers, augmentant ainsi le risque de tensions financières, surtout dans les économies émergentes où une proportion significative des obligations d'entreprises, soit 51% (équivalant à 4 400 milliards de dollars) du total en 2023, arrivera à échéance au cours des trois prochaines années.

Dans un tel environnement, le rapport conclut que plusieurs pays très endettés pourraient être confrontés à une boucle de rétroaction négative associant hausse des taux d'intérêt, ralentissement de la croissance économique et creusement des déficits, à moins que des mesures audacieuses ne soient prises pour renforcer la résilience budgétaire.

Dr Ange Ponou

Publié le 18/03/24 11:47

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