Le Maroc franchit une nouvelle étape dans son ambition industrielle. Neo Motors, constructeur automobile local, s'apprête à commercialiser en 2026 son premier véhicule électrique fabriqué sur le territoire, à un prix d'environ 100 000 dirhams, soit 11 000 dollars, d'après une information de Bloomberg. Une initiative qui confirme la volonté du royaume de s'ancrer dans la chaîne mondiale de valeur de la mobilité électrique, dans le prolongement de son rôle déjà central dans l'assemblage automobile, dominé par Renault et Stellantis.
Baptisé Dial E, le modèle se positionne sur le segment des citadines compactes. Avec une vitesse maximale d'environ 85 km/h et une autonomie de 150 km, il cible avant tout les trajets urbains et périurbains. La production a déjà débuté, selon le directeur général Nassim Belkhayat, qui ambitionne de porter les capacités à 10 000 unités par an.
Proposé à un tarif compétitif, le véhicule se veut accessible pour un marché local où le coût reste le principal frein à l'adoption de l'électrique. Avec ce positionnement prix, Neo Motors cherche également à capter une clientèle dans des pays émergents à forte croissance urbaine.
Un projet à portée régionale
Le modèle ne se limitera pas au marché national. La Dial E a obtenu l'homologation d'une douzaine de pays européens, ouvrant la voie à une diffusion au-delà du continent africain. Ce positionnement géographique confirme le rôle du Maroc comme passerelle industrielle entre l'Europe et l'Afrique, à l'heure où le royaume renforce ses capacités logistiques et énergétiques, notamment via les énergies renouvelables.
Neo Motors entend ainsi s'inscrire dans la tendance observée en Turquie, en Arabie saoudite ou encore en Égypte, où des initiatives nationales émergent pour développer des plateformes de production locales et réduire la dépendance aux grandes multinationales.
La jeune entreprise ne part pas de zéro. Depuis 2023, elle a écoulé plusieurs centaines de modèles thermiques trois portes. Mais son passage à l'échelle reste progressif. L'introduction en Bourse initialement envisagée à Casablanca a été reportée. ‘'La fabrication automobile est une affaire complexe'', rappelle Nassim Belkhayat, soulignant la nécessité de gagner en expertise et en volumes avant toute ouverture de capital.
La Rédaction
Publié le 03/11/25 21:17


                        
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