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Une vue aérienne du second terminal à conteneurs d'Abidjan.
C'est une infrastructure qui porte l'ambition de hisser le port d'Abidjan au nombre des plateformes portuaires les plus compétitives de la côte atlantique africaine. Le second terminal à conteneurs d'Abidjan a été officiellement inauguré ce 2 décembre après cinq ans de travaux et 596 milliards FCFA d'investissement, en présence du vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet KONE.
Il aura fallu remblayer 37,5 hectares de terre plein pour faire émerger le nouveau joyau qui a de quoi rendre fière les autorités ivoiriennes. Opérationnel depuis 1951, le port d'Abidjan avait été la référence sur la côte ouest africaine jusqu'à la fin des années 1990. Mais la décennie des crises des années 2000 et l'absence d'investissement avait fini par remettre en cause son leadership. Le nouveau port à conteneurs est donc le dernier symbole de la renaissance d'un port qui s'est développé à grands coups d'investissements ces dernières années, dans le sillage du remarquable dynamisme de l'économie ivoirienne amorcée depuis 2012. " Le port d'Abidjan est rentré dans le cercle restreint des ports africains qui comptent et compteront davantage sur la façade atlantique de l'Afrique ", s'est félicité Yacouba Hien SIE le directeur général lors de son intervention.
Opéré par Côte d'Ivoire Terminal, la joint-venture de Bolloré Ports et ATM Terminals qui a remporté l'appel d'offres en 2012, l'infrastructure vient renforcer le premier terminal géré par le groupe Bolloré. La nouvelle installation présente 13 portiques de parc et 6 portiques de quai couvrant ses 1 100 m de quai bordant 16 m de tirant d'eau (profondeur). Une configuration qui permettra au port d'Abidjan d'accueillir les plus grands navires longeant le Golfe de Guinée pouvant transporter jusqu'à 15 000 conteneurs contre seulement 3 500 conteneurs actuellement. Conséquence, Abidjan va plus que doubler sa capacité annuelle de traitement de conteneurs avec 1,5 million de tonnes (EVP) supplémentaires pour le porter à 2,5 millions de tonnes.
" (…) nous mettons à la disposition du port d'Abidjan une infrastructure aux standards internationaux et dimensionnée pour accueillir des navires de dernière génération. Sa mise en service viendra redistribuer les flux entrant et sortant au port d'Abidjan, développer une plateforme de transbordement et offrir une nouvelle connexion aux armateurs et des services ultra compétitifs ", a avancé Koen de BACKKER, le directeur général de Côte d'Ivoire Terminal.
C'est donc un investissement stratégique pour la Côte d'Ivoire qui va contribuer à fluidifier ses échanges extérieurs et lui faire gagner des points de compétitivité. Mais au-delà, c'est l'attractivité de la plateforme portuaire d'Abidjan qui s'en trouve renforcée, dans une région où les ports jouent des coudes pour capter le trafic de marchandises des pays de l'hinterland comme le Burkina, le Mali et le Niger, mais également se disputent le statut de hub régional de transbordement de marchandises.
Et, atout supplémentaire, le nouveau terminal est connecté au réseau ferroviaire national qui le relie au Burkina voisin, et est en passe de décrocher le label ‘'Green Terminal'' qui viendra attester qu'il répond aux dernières normes environnementales (avec flotte 100% électrique de portiques de quai, de portiques de quai et de tracteurs portuaires).
Plus de 1 000 milliards FCFA d'investissement en 10 ans
L'infrastructure intègre le vaste plan de développement du port d'Abidjan mis en œuvre depuis 2012 pour accompagner l'essor économique du pays. Un plan qui a déjà enregistré 1 100 milliards FCFA d'investissements, soit 1,7 milliard d'euros.
En 10 ans, le port d'Abidjan a, coup sur coup, élargi et approfondi le canal de Vridi (la voie d'accès) pour accueillir de plus grands navires, remblayé 43 ha de terrain pour accueillir des industries, modernisé son port de pêche ou encore engagé la construction de nouveaux terminaux céréalier, vraquier et minéralier, entre autres.
Avec ces investissements et d'autres à venir, le port d'Abidjan qui revendique un trafic brut de 30 millions de tonnes de marchandises en 2021, espère faire un bond significatif dans son ambition d'être une plateforme de référence et être un catalyseur efficace pour une économie ivoirienne qui en tire tout de même plus de 80% de ses recettes douanières.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 02/12/22 20:28
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