Les grands moments de l'économie sénégalaise en 2023

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L'année 2023 tire à sa fin. L'économie sénégalaise aura connu plusieurs visages durant cette période où les pays amorcent la relation après les crises successives de la Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne. Zoom sur les performances et secteurs clés en 2023, dans un contexte politiquement et socialement tenu du.

Une croissance révisée à 4,1%

Le Sénégal en 2023 a dû réviser à plusieurs reprises ses projections de croissance. Au lieu de 10,1% ou 8,3%, ce sera finalement 4,1%. En octobre, le Fonds monétaire international (FMI), en marge d'une conférence de presse à Dakar, a stabilisé cette projection. La baisse de la croissance en 2023 s'explique par plusieurs facteurs exogènes tels que les conséquences économiques et financières du conflit Russie-Ukraine, la situation au Moyen-Orient, les conditions sécuritaires difficiles dans la région ouest africaine marquée par une instabilité et des coups d'État.

Les facteurs endogènes identifiés sont le ralentissement du secteur des services, les tensions socio-politiques qui ont entraîné des saccages et des pertes économiques, ainsi que le report de l'exploitation pétrolière et gazière à la mi-2023.

Pour 2024, coïncidant avec l'exploitation du pétrole et du gaz, les projections sont révisées à 8,8% contre 10,6%.

Secousses sur les blocs pétroliers et gaziers

Le président de la République Macky Sall qui tenait tant aux ressources gazières et pétrolières ne conduira pas le demarage de l'exploitation de ces richesses. En effet, le début de l'exploitation pour la réserve de Sangomar a été reporté à mi-2024. La compagnie Woodside a annoncé en juillet dernier, une révision du calendrier de la phase 1 du développement de ce champ.

Les raisons avancées sont l'identification de travaux correctifs nécessaires sur l'installation flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) de travaux correctifs nécessaires sur l'installation flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO). Les travaux impliquent de nouveaux coûts puisque l'investissement du projet devrait osciller entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars, soit une augmentation de 7% à 13 % par rapport à l'estimation précédente de 4,6 milliards de dollars.

Ce report a évidemment des conséquences économiques puisque le Sénégal planifiait un mois d'exploitation dans l'année 2023.

Le secteur pétrolier et gazier est également marqué en 2023 par le départ de British Petroleum (BP) de Yakaar-Terannga et l'arrivée de Kosmos Energy. Cette dernière a annoncé le 6 novembre, avoir acquis les 60% de parts détenues par BP et devient dès lors, la figure de proue du projet. 

Kosmos Energy travaille ainsi sur le développement offshore produisant environ 550 millions de pieds cubes standard de gaz par jour avec du gaz domestique transporté par pipeline jusqu'à la côte et des volumes d'exportation liquéfiés sur un navire flottant de GNL. Avec cette nouvelle structuration du projet Yakaar-Teranga, la société nationale Petrosen pourra voir sa participation passer de 10% à 35%, à l'entrée en phase d'exploitation, sans sans contrepartie aucune.

Emprunts obligataires, 340 milliards FCFA mobilisés en 2023

En 2023, l'État du Sénégal a mobilisé au total 340 milliards FCFA grâce à des emprunts obligataires organisés par la SGI Invictus Capital and Finance. La première opération datant du mois de mars, a permis d'obtenir des investisseurs 201,9 milliards FCFA alors qu'il ne sollicitait que 120 milliards FCFA.

Cet emprunt obligataire simultané par appel public à l'épargne comporte trois tranches, A, B et C avec des maturités, taux et montants différents. La tranche A d'un montant de 30 milliards FCFA couvre la période 2023-2028, soit une maturité de 5 ans avec un taux d'intérêt de 6%.

Pour la tranche B, d'un montant de 40 milliards FCFA, la maturité est de 7 ans couvrant la période 2023-2030. Pour cette tranche, l'émetteur propose aux investisseurs un taux d'intérêt de 6,15%.

Quant à la tranche C, d'un montant de 50 milliards FCFA, elle a une maturité plus longue qui est de 10 ans, couvrant la période 2023-2033. Pour cette dernière tranche, l'émetteur propose aux investisseurs un taux d'intérêt de 6,35%.

Pour toutes les tranches, la valeur nominale de l'obligation est de 10 000 FCFA.

La deuxième opération date du mois d'août. En six jours, l'emprunt obligataire a été sursouscrit à plus de 138 milliards FCFA, alors que le pays recherchait initialement 120 milliards FCFA, soit près de 183 millions d'euros.

La tranche A, est assortie d'un taux nominal annuel de 6,15% sur une maturité de 5 ans, pour un montant de 50 milliards FCFA. La tranche B est assortie d'un taux nominal annuel de 6,30% sur une maturité de 7 ans, pour un montant de 40 milliards FCFA. Et la tranche C, d'un taux nominal annuel de 6,50% sur une maturité de 10 ans, pour un montant de 30 milliards FCFA.

Plus de 1 000 milliards FCFA levés sur le marché des titres publics

En 2023, le Sénégal est très présent sur le marché des titres publics de l'Umoa. Il a levé au total, plus de 1 000 milliards FCFA sur le marché des Titres publics. Au cours du premier semestre de l'année 2023, le Sénégal a sollicité à plusieurs reprises le marché des Titres publics de l'Umoa. Les interventions ont permis de mobiliser 172 milliards FCFA.

Au deuxième trimestre de 2023. le Sénégal a levé au total, 503,52 milliards FCFA en une dizaine émissions. Durant le troisième trimestre de l'année 2023, le Sénégal a mobilisé 387,73 milliards FCFA.

Un budget inédit de 100 milliards FCFA pour la campagne agricole

En 2023, le Sénégal a alloué pour la première fois de son histoire, une enveloppe de 100 milliards FCFA (152 millions d'euros) pour une campagne agricole. Elle vise à assurer une campagne réussie et à garantir la sécurité et la souveraineté alimentaire.

Le budget alloué à la campagne agricole connaît une tendance croissante depuis 2020. Il est passé de 40 milliards FCFA à 60 milliards FCFA en 2021 puis à 80 milliards FCFA en 2022, avant d'atteindre 100 milliards FCFA en 2023

Une année politiquement chargée

Étant une année préélectorale, 2023 n'aura pas dérogé à la règle. Elle a été marquée par plusieurs tensions politico judiciaires. D'abord les premiers heurts ont été dus à l'affaire de viol, opposant l'homme politique Ousmane Sonko et la masseuse Adji Sarr.

À chaque audience, le pays faisait face à des manifestations et violences qui ont eu d'importantes conséquences sur l'activité économique. Des infrastructures publiques et privées, des commerces, des stations services et banques ont été pillés.

Au final, le 1er juin, Ousmane Sonko a écopé de deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse". Également poursuivi pour appel à l'insurrection, il est dans les liens de détention depuis le 31 juillet 2023. 

Mouhamadou Dieng

Publié le 26/12/23 18:27

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