Mali: Boubou Cissé, un technocrate à la primature

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Ministre sortant de l'Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé vient d'être nommé, ce 22 avril, Premier ministre du Mali. Selon le communiqué de la présidence malienne, ce choix fait suite à une large concertation politique, aussi bien avec la majorité et que l'opposition politiques.

Boubou Cissé prend à la tête du gouvernement malien à la suite de la démission, le 18 avril dernier, de Soumeylou Boubèye Maïga dont la politique a été durement décriée à la fois par les acteurs politiques que par la société civile. Ce dernier devait faire face à un vote de défiance à l'assemblée nationale alors que la crise sécuritaire que traverse le pays a atteint un nouveau pic avec le massacre d'Ogossagou, au centre du pays, où environ 160 civils avaient perdu la vie le 23 mars.

Un technocrate à la barre 

Pour sortir de cette grave crise, Ibrahim Boubacar Kéïta, le chef de l'Etat malien, a opté pour le choix d'un technocrate qui a fait ses classes dans les institutions de Brettons Woods, contrairement à son prédécesseur qui a un profil plus politique.

Après son doctorat en sciences économiques de l'université d'Aix-Marseille, Boubou Cissé entre à la Banque mondiale en 2005 où il a gravit les échelons pour occuper notamment les fonctions d'économiste en chef chargé des opérations.

En septembre 2013, à 39 ans, il est appelé au gouvernement malien où il prend la tête du ministère de l'Industrie et des Mines. Un peu plus de deux ans après, il passe, début 2016, au ministère de l'Economie et des Finances où il prend le relais d'un certain Mamadou Igor Diarra, le nouveau directeur régional UEMOA de Bank Of Africa.

Le nouveau Premier ministre devra donc reprendre en main la situation sécuritaire qui s'enlise, du fait des difficultés de mise en œuvre des accords de paix. Il y a d'une part les groupes armées qui ne se sont pas encore engagés dans le processus de paix et d'autres parts les groupes djihadistes qui forment une nébuleuse insaisissable qui sape les efforts de sortie de crise.

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Une économie résiliente

Mais au-delà, il devra donner un coup de fouet à une économie qui subit le contrecoup de la crise sécuritaire. Premier producteur africain de coton et quatrième producteur africain d'or (60,8 tonnes produits en 2018), le Mali fait preuve d'une grande résilience malgré ce contexte bien défavorable. En 2018, la croissance du PIB s'est établit à 5% et devrait juste légèrement ralentir à 4,7% sur la période en 2019 et 2020 selon les estimations de la Banque africaine de développement.

D'après le communiqué de la présidence malienne, Boubou Cissé va mettre en place "un gouvernement de large ouverture".

Jean Mermoz Konandi

Publié le 22/04/19 16:57

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