Marc Leynaert nommé pour redresser la SOSUCAM, un pilier de l’agro-industrie camerounaise

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La Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM) tourne une page délicate de son histoire. Le 9 avril 2025, son conseil d'administration a officialisé la nomination de Marc Leynaert au poste de directeur général, en remplacement de Jean-Louis Liscio, dont le bref mandat aura été marqué par une crise sociale d'ampleur. L'entrée en fonction du nouveau dirigeant est effective depuis le 16 avril, comme le précise un communiqué signé par Olivier Parent, président du conseil d'administration, et relayé par la presse nationale.

Ce changement intervient dans un climat particulièrement tendu. Arrivé en janvier 2025, Jean-Louis Liscio aura été emporté par une grève historique des coupeurs de canne, qui s'est traduite par des actes de sabotage, l'incendie de près de 970 hectares de plantations et des pertes financières estimées à 5 milliards FCFA, aggravant un déficit prévisionnel de 22 milliards FCFA pour l'exercice 2024.

Dans cette atmosphère lourde de tensions, Marc Leynaert hérite d'un dossier stratégique et hautement sensible. À 54 ans, cet ingénieur français spécialiste de l'agro-industrie dispose de près de trente ans d'expérience entre l'Afrique et l'Amérique du Sud. Formé aux standards d'excellence du groupe Geocoton, il a occupé des postes de responsabilité en Guinée-Bissau, au Mozambique, en Gambie et au Burkina Faso où il a dirigé Faso Coton. Avant sa nomination, il pilotait Le Grand Moulin du Cameroun, autre filiale du groupe Somdiaa, maison-mère de la Sosucam.

Son profil opérationnel, allié à une connaissance fine du tissu économique régional, laisse espérer une reprise en main efficace. Mais les défis sont considérables. La colère des travailleurs reste vive, notamment chez les coupeurs de canne à sucre, méfiants vis-à-vis des promesses de la direction et toujours mobilisés pour l'amélioration de leurs conditions de travail.

La grève déclenchée entre le 26 janvier et le 8 février 2025 à Mbandjock et Nkoteng a paralysé les deux principales usines de l'entreprise. Partie d'un différend sur les salaires et les acomptes, la contestation a dégénéré en affrontements violents et en destructions massives, causant la perte de plus de 50 000 tonnes de cannes, dont une grande partie destinée à l'industrie brassicole. Au total, 13 jours de production ont été perdus et 250 ouvriers ont déserté leur poste, forçant la Sosucam à lancer dans l'urgence une campagne de recrutement de 600 nouveaux coupeurs.

Pour tenter de calmer les tensions, des mesures ont été rapidement mises en place : revalorisation des primes de salissure, légère hausse du salaire de base de 56 000 à 57 000 FCFA, et retour aux anciennes dates de paiement. Toutefois, la revendication principale – porter le salaire de base à 105 000 FCFA – a été rejetée, la direction estimant que les primes existantes permettent d'atteindre ce niveau pour les travailleurs les plus assidus.

Pour Marc Leynaert, la feuille de route est claire : rétablir la paix sociale, relancer la production, restaurer la confiance des salariés et redresser la rentabilité de l'entreprise. Dans une structure fragilisée par une crise sans précédent, il lui faudra mobiliser toute son expertise, son autorité et un sens affuté du leadership pour éviter que la Sosucam ne bascule durablement dans l'instabilité.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 25/04/25 09:55

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