Cacao : Les capacités de broyage devraient fortement croître en Afrique selon Fitch Solutions

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Le broyage de fèves de cacao est en nette progression ces dernières années en Afrique et devrait se poursuivre à un rythme soutenu au cours des cinq prochaines années (en 2022/2023), relève une note d'analyse de Fitch Solutions.

Les principaux pays producteurs africains, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria et Cameroun, ont représenté ensemble "environ 20,9% des broyages mondiaux en 2017/18, contre 15,9% en 2008/09". Une tendance qui va s'accentuer en 2018/2019 à la fois en Côte d'Ivoire, au Ghana et au Cameroun, même si le rythme devrait être plus faible au Nigeria.

En Côte d'Ivoire, le broyage de fèves s'est accru de "près d'un tiers au cours des cinq dernières années, et devrait augmenter de 2% cette année" à "606 900 tonnes, soit un niveau comparable à celui des Pays-Bas (le plus grand importateur et transformateur de fèves de cacao au monde)".

Au Cameroun, le broyage a augmenté "d'environ 60% en glissement annuel en 2017/18 et va dépasser les 56 000 tonnes cette année. Il en est de même au Ghana où le broyage a augmenté de "plus de 70% depuis 2013/2014".

Voir aussi - Cacao : Le géant suisse Barry Callebaut accroît ses capacités de broyage en Côte d'Ivoire

En Côte d'Ivoire, selon les projections de Fitch Solutions, la capacité de broyage de 606 900 tonnes de fèves attendue cette année devrait passer 723 600 tonnes en 2023, soit une progression d'un peu plus de 19%.

Incitations fiscales

Ce regain des investissements dans le secteur est expliqué d'une part par les incitations fiscales accordées par les Etats dans un contexte où les "marges mondiales de transformation demeurent élevées" en raison d'une offre mondiale abondante qui tire le prix des fèves à la baisse. Et d'un autre côté, la demande de chocolat noir (en forte teneur en cacao) a de plus en plus la cote dans certains marchés développés et émergents.

En termes d'incitation, l'on notera par exemple qu'au Ghana, les usines implantées en zone franche jouissent d'importantes exonérations fiscales, d'exemptions de taxes et droits de douanes sur les importations d'intrants et les exportations de cacao ainsi qu'une exonération des impôts sur les bénéfices sur les dix premières années d'activité en plus de bénéficier d'accords de non double imposition.

Il faut toutefois noter qu'au-delà de ces mesures incitatives, cette hausse des investissements dans le broyage bénéficie d'un contexte où les marges sont jugées confortables dans le contexte de baisse des cours du cacao. Toutefois, note Fitch Solutions, "les opportunités de développement de la chaîne de valeur sont encore limitées par la faiblesse des infrastructures », le climat particulièrement chaud rendant "difficile le stockage adéquat de fèves ou de beurre à faible coût". Ce qui laisse penser que la donne pourrait changer, avec un repli des investissement, en cas de forte remontée des cours comme au début de la décennie.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 29/04/19 14:25

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