S'il est admis que l'inflation est aujourd'hui la chose la mieux partagée dans le monde, sa source demeure pour le moins encore floue, ce qui rend difficile une réaction appropriée des autorités monétaires.
En effet, de Washington à Pékin en passant par Bruxelles ou Johannesburg, les tensions inflationnistes sur les prix des biens de consommation restent vives, si bien qu'il soit difficile de déterminer avec exactitude si celles-ci sont dues à une résurgence de la demande induite par la levée des mesures restrictives instaurées dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19 ou au dysfonctionnement des chaînes d'approvisionnement mondiales causées par les ports encombrés et les pénuries de matériaux et de travailleurs.
A titre d'illustration, les prix à la consommation ont augmenté de plus de 4% au cours des 12 derniers mois, l'inflation hors alimentation et énergie étant à son plus haut au cours de la dernière décennie, selon JPMorgan Chase & Co, cité par Bloomberg.
Cette situation interpelle à un plus haut point les banques centrales qui sont chargées de conduire la politique monétaire en veillant surtout à la stabilité des prix. Devraient-elles mettre enfin un terme à leur politique monétaire ultra-accommodante décrétée au plus fort de la crise sanitaire ?
La principale difficulté pour elles consiste en effet à faire la différence entre les moteurs de la demande et de l'offre, afin de décider par la suite de l'orientation qu'elles souhaitent donner à la politique monétaire.
L'hypothèse d'un relèvement des taux directeurs qui semble revenir avec acuité, pourrait limiter la demande qui soutient actuellement la reprise économique mondiale. Or cette mesure pourrait s'avérer inopérante si les goulots d'étranglement de l'offre persistent. En d'autres termes, si les pénuries liées au dysfonctionnement des chaînes d'approvisionnement se poursuivent, une hausse exagérée des taux directeurs pourrait devenir trop restrictive et freiner la reprise.
A l'opposé, si les banques centrales décident de se retenir en maintenant en l'état actuel l'assouplissement quantitatif en vigueur alors que la compression de l'offre perdure, cela pourrait déboucher sur une augmentation plus élevée de l'inflation. Dans ce scénario, les banques centrales pourraient plus tard être contraintes à un changement radical de la politique monétaire, ce qui pourrait se traduire par une hausse drastique des taux directeurs.
Voir aussi - Flambée des prix en Côte d'Ivoire et en Afrique : Les raisons
Aux Etats-Unis où l'inflation a plus que doublé depuis le début de l'année, passant de 1,4% au 31/12/2020 à 5,4% au 30/09/2021, la Réserve fédérale privilégie le second scénario en considérant que les facteurs à l'origine de cette pression inflationniste sont transitoires. Elle prévoirait toutefois réduire, à partir du mois prochain, son programme d'achat d'actifs de 120 milliards de dollars par mois.
Dr Ange Ponou
Publié le 20/10/21 10:34
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