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Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, trois États sahéliens dirigés par des régimes militaires issus de coups d'État entre 2020 et 2023, franchissent une étape significative dans leur coopération sécuritaire. Ces pays, regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES) depuis *septembre 2023*, ont annoncé la création imminente d'une force militaire conjointe de 5 000 hommes, destinée à lutter contre la menace djihadiste persistante dans la région.
Une force unifiée dotée de moyens propres
L'annonce a été faite par le général Salifou Mody, ministre de la Défense nigérien, lors d'une interview télévisée le mardi 21 janvier. Il a précisé que cette " force unifiée pratiquement prête ", *sera dotée non seulement de personnel*, mais également de " moyens aériens, de moyens terrestres, de moyens de renseignement et, bien sûr, de son système de coordination ". L'opérationnalisation de cette force est annoncée " dans les prochaines semaines ", marquant ainsi une volonté d'action rapide et coordonnée.
Une réponse à une menace transfrontalière
L'AES, qui couvre un vaste territoire enclavé de 2,8 millions de kilomètres carrés (soit quatre fois la superficie de la France), est confrontée depuis une décennie aux attaques récurrentes de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'État islamique. Face à cette menace transfrontalière, la mutualisation des efforts s'avère indispensable. " Nous sommes dans un même espace, nous faisons *face aux mêmes types de menaces*, notamment cette menace de groupes criminels. Il fallait mutualiser nos efforts ", a souligné le général Mody, décrivant cette initiative comme " nouvelle, originale et sécurisante pour notre espace et pour nos populations ".
Des opérations conjointes renforcées
Bien que les pays de l'AES mènent déjà des opérations ponctuelles conjointes contre les djihadistes, notamment dans la zone des trois frontières, où les attaques sont les plus concentrées, la création de cette force unifiée vise à institutionnaliser et à *renforcer* cette coopération. Cette structure permanente permettra une meilleure coordination des actions et une plus grande efficacité sur le terrain.
Rupture avec la CEDEAO et réorientation des alliances
Cette initiative sécuritaire intervient dans un contexte de rupture avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les pays de l'AES ont annoncé leur retrait de l'organisation régionale, qu'ils jugent inefficace face à leurs défis sécuritaires. Rappelons que la CEDEAO avait menacé d'intervenir militairement au Niger après le coup d'État de juillet 2023. Ce retrait, qui sera effectif *dès le 29 janvier prochain*, un an après son annonce, conformément aux textes de l'organisation, marque une rupture diplomatique importante. L'AES accuse également la CEDEAO d'être inféodée à la France, ancienne puissance coloniale, dont les trois pays se sont progressivement distanciés, privilégiant désormais de nouveaux partenaires, notamment avec la Russie.
Mamadou Diao Barry
La Rédaction
Publié le 23/01/25 09:11
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