Le Niger franchit une étape décisive vers la souveraineté énergétique. Le pays a en effet procédé ce 9 mars au lancement des études de faisabilité du projet de complexe charbonnier de Salkadamna. La cérémonie qui s'est déroulée en présence de la ministre nigérienne en charge de l'Énergie, Amadou Haoua, a réuni les principaux acteurs institutionnels et privés du secteur énergétique. Ce projet stratégique, porté par ce département ministériel et soutenu par un partenariat public-privé, pourrait jouer un rôle clé dans la quête de souveraineté énergétique du Niger.
Le complexe charbonnier de Salkadamna prévoit la construction d'une centrale thermique d'une capacité de 5 200 MW, une mine à ciel ouvert pour l'exploitation du charbon, des lignes de transmission d'énergie à travers le pays, ainsi qu'une usine de briquettes de charbon capable de produire 100 000 tonnes par an. L'objectif est clair, à savoir produire une énergie suffisante pour alimenter le Niger tout en réduisant sa dépendance aux énergies importées. Une telle infrastructure devrait permettre de stimuler l'économie locale, générer de l'emploi et améliorer la compétitivité du pays dans la sous-région.
En effet, ce projet pourrait offrir jusqu'à 3 000 emplois directs et indirects, notamment dans la construction et l'exploitation de la centrale thermique, de la mine, ainsi que dans la production et la distribution de briquettes de charbon. L'impact social et économique de ce complexe serait donc considérable, surtout dans une région de Tahoua qui abrite d'importantes réserves de charbon, estimées à 69 millions de tonnes. Le lancement de ces études de faisabilité va favoriser la viabilité du projet sur les plans techniques et environnementaux, ainsi qu'une définition des modalités de sa mise en œuvre. Le coût initial du projet était estimé à 740 milliards FCFA (1,12 milliard d'euros).
Il faut signifier que le projet de Salkadamna n'est pas une initiative nouvelle. Bien qu'il ait été initié dans les années 1980 et relancé en 2014, il n'a pris un véritable tournant qu'en 2024, lorsqu'un mémorandum d'entente a été signé avec le groupement WANDA-JIMEI et ses partenaires. Cet avenant paraphé engage le groupement à financer et réaliser, à ses frais, toutes les études techniques, environnementales, sociales, économiques et financières nécessaires à la mise en œuvre de ce projet colossal. Ce modèle de partenariat public-privé, avec l'implication d'investisseurs chinois et indiens, témoigne de la volonté de mobiliser des ressources internationales pour soutenir le développement énergétique du pays.
Narcisse Angan
Publié le 10/03/25 11:25
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