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Le Niger est sur le point de perdre l'une de ses premières mines d'uranium. Englué par la spirale baissière des prix sur le marché international, Orano, anciennement AREVA, devrait fermer prochainement la Cominak l'une de ses deux filiales qui exploite le minerai dans le pays, a indiqué Hassane Barazé, le ministre nigérien des Mines, devant le parlement ce 11 mai.
Selon les explications du ministre, la Cominak (Compagnie minière d'Akouta) exploitée depuis 1978, soit plus de 40 ans, n'est plus rentable du fait de l'épuisement des réserves de ses sites d'exploitation et de l'effondrement du prix de l'uranium sur le marché international.
L'uranium dégringole de près de 82%
L'uranium s'échange autour 45 euros/kg, soit 29 518 FCFA/kg, insuffisant pour couvrir les coûts d'exploitation estimés à 75 euros/kg, soit 49 196 FCFA/kg. Il faut dire que les temps ont bien changé ces dix dernières années lorsque l'uranium s'achetait en 2007 à 250 euros/kg, près de 164 000 FCFA/kg, soit une baisse de 82%.
En 2015, la Cominak, qui produit un tiers de la production totale d'uranium de Orano, s'était résignée à un plan de restructuration soldé par plusieurs licenciements qui s'est avéré insuffisant. En 2017, la compagnie a accusé un déficit net de 16 milliards FCFA (24 millions d'euros) et en 2018, ce déficit s'est creusé "au moins 17 milliards FCFA" (près de 26 millions d'euros), a détaillé de Hassane Barazé devant les députés.
Cependant la filiale avait pu échapper à la fermeture du fait de la négociation entre le Niger et la France qui avait permis de relever le prix à 68 euros (45 000 FCFA) au lieu de 60 euros (40 000FCFA) a-t-il expliqué, en ajoutant que la société traîne une ardoise de "12 milliards FCFA" (18 millions d'euros) auprès des banques qui n'arrange rien.
Par ailleurs, 2019 ne devrait pas voir la situation s'améliorer puisque que selon Hassane Barazé, une perte de 8 milliards FCFA devrait être enregistrée au terme de l'année.
Une remontée des prix à l'horizon ?
L'uranium traverse une passe difficile. Depuis la catastrophe de Fukhushima, le Japon n'a pas encore remis en marche l'ensemble de ses 54 réacteurs nucléaires. Et pire, de grands pays ont annoncé leur sortie du nucléaire comme l'Allemagne qui s'est fixée le délai de 2022. Un contexte qui déprime le marché et qui va continuer de peser sur l'économie nigérienne, quatrième producteur mondial du minerai.
Mais l'espoir selon certains analystes pourrait venir de l'Orient. La Chine, également présente dans l'exploitation de l'uranium nigérien, continue en effet de construire des centrales nucléaires et devrait pouvoir doper la demande au cours des prochaines années.
En attendant, le Niger, quatrième producteur mondial d'uranium, qui était parvenu à renégocier les redevances sur le minerai passées de 5,5% et 12,5% en 2017, doit se serrer la ceinture et remettre à plus tard les éventuelles retombées.
En plus de la Cominak, Orano détient également la Somaïr, sa plus importante filiale.
Olivia Yao
Publié le 14/05/19 18:00
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Alfeo 15/05/19 09:36 |
Veuillez revoir les calculs des pourcentages, une baisse de 500% me semble peu probable. Merci pour l'article. |
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