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En vue de contenir les excédents de liquidités, et lutter contre la criminalité, l'inflation et la contrefaçon, le gouvernement nigérian a initié une refonte des billets de banque en décembre 2022. Cette initiative a provoqué un manque de monnaie dans l'activité économique du pays, impactant négativement la croissance.
La croissance économique nigériane a ralenti à 2,31% entre janvier et mars de cette année 2023. L'information émane d'un rapport du Bureau national des statistiques du Nigeria (NBS) publié ce mercredi 24 mai.
Ce ralentissement de l'économie au 1er trimestre 2023, représente un recul de 1,21 point par rapport au trimestre précédent (4ème trimestre 2022) estimé à 3,52%. Comparé au taux de croissance enregistré au 1er trimestre 2022 (3,11%), cette performance reste également inférieure.
Selon la NBS, cette baisse de la croissance est essentiellement due aux effets négatifs de la pénurie de liquidités survenue au cours du trimestre concerné. Cette pénurie a même contraint le gouvernement à étendre le cours légal des anciens billets de banque à deux reprises, en février et mars dernier, malgré la mise en circulation de nouveaux billets dans le pays en décembre 2022.
De plus, le directeur de la Banque centrale du pays (CBN), Godwin Emefiele, a révélé le 22 mars passé que la valeur des transactions en eNaira, monnaie numérique lancée par la CBN en octobre 2021, a progressé de 63%, pour atteindre 22 milliards de nairas, soit environ 47,7 millions de dollars, du fait de ce manque de billets de banque.
Cette tendance de l'économie a été principalement imputable au ralentissement de la progression du secteur non-pétrolier, dont la contribution au PIB a chuté à 93,79% contre 95,66% au 4ème trimestre 2022. La production agricole (19,48%), le commerce (15,97%), les télécommunications et services d'information (14,13%) sont les sous-secteurs qui y ont le plus contribué. L'industrie manufacturière (alimentation, boissons et tabac) ; la construction ; et le transport et l'entreposage (transport routier), sont également, dans une moindre mesure, à l'origine de cette croissance positive du PIB.
Les produits pétroliers bruts et gaz naturel, avec 6,21%, affichent une contribution en baisse au 1er trimestre 2023, par rapport à la même période en 2022 (6,63%). Cette performance reste toutefois supérieure à celle du 4ème trimestre 2022, où le secteur avait contribué à hauteur de 4,34%.
‘‘La croissance réelle du secteur pétrolier a été de -4,21% (en glissement annuel) au premier trimestre 2023, indiquant une augmentation de 21,83% points par rapport au taux enregistré au trimestre correspondant de 2022 (-26,04%). La croissance a augmenté de 9,18% points par rapport au quatrième trimestre 2022 qui était de -13,38%. En glissement trimestriel, le secteur pétrolier a enregistré un taux de croissance de 20,68% au premier trimestre 2023'', a expliqué la NBS.
Jean-Marc Gogbeu
Publié le 24/05/23 15:27
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