Sénégal : Tension sur le marché de la volaille à la veille de l’Aid El Fitr

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À deux jours de la célébration de l'Aid El Fitr, le marché sénégalais de la volaille est sous tension, confronté à la fois la crise de la grippe aviaire, un renchérissement des prix et à une clientèle qui se fait rare. 

L'Aid El Fitr sera célébrée en fin de semaine. À la veille de cette fête marquant la fin du mois de Ramadan, une tension est notée sur le marché de la volaille au Sénégal. Les aviculteurs confrontés à la grippe aviaire (la maladie de Newcastle) et aux effets de la crise ukrainienne sont obligés d'appliquer une hausse des prix au grand dam des ménages.

" Poulet 4 000 FCFA ", s'égosille un jeune homme dans un marché de Thiaroye (banlieue dakaroise), plein à craquer. Pendant qu'il utilise sa voix, un autre commerçant de poulets est aidé dans la promotion de ses produits par un mégaphone. " Poulets de 2 ou 3 Kg, tout est disponible ", répète l'appareil.

À quelques jours de la korité, ce n'est pas encore le grand rush selon Ibrahima Dramé. Le commerçant nous ouvre le congélateur de sa boutique. Il dispose d'une cinquantaine de poulets. " Les clients ne sont pas encore nombreux. Peut-être ils attendent le dernier jour ", estime-t-il.

À quelques mètres de lui, Ousmane Camara a placé plusieurs tablettes d'œufs sur ses étagères. Les deux congélateurs ne sont pas suffisamment approvisionnés ; le commerçant ne dispose que de 150 poulets contre 400 à la veille de l'Aid El Fitr en 2022.

À côté de cette difficulté, l'absence de clients l'inquiète. " À pareil moment, toutes les commandes étaient déjà bouclées. On se rabattait même sur les grands distributeurs. Mais cette année, c'est très compliqué pour nous commerçants. Avec la cherté du blé, nous sommes obligés de vendre le poulet à 4 000 au lieu de 3 000 FCFA ", regrette Ousmane Camara.

La crise russo-ukrainienne renchérit les sujets selon l'interprofession

Les poulets vont coûter plus chers cette année à cause de l'augmentation du coût de la production selon le président de l'Interprofession avicole du Sénégal (IPAS). " En un mot, cette année nous connaîtrons une légère hausse comparée aux autres années. Cependant la viande blanche reste toujours la viande la moins chère et la plus consommée au Sénégal ", estime M. Mbodji. 

Cette situation selon lui, est la conséquence de la crise entre la Russie et l'Ukraine. " Tous les intrants sont importés. La facture des importations de maïs était de 21 milliards FCFA en 2021. Et nous avons importé plus de 400 000 tonnes de maïs en 2022 sans compter le tourteau de soja. Donc la crise renchérît forcément les prix des produits ", informe le président de l'IPAS.

Cependant il tient à rassurer les consommateurs car selon lui, d'importantes mises en place ont été effectués avec plus de 11 millions de poussins. S'agissant de la grippe aviaire, il estime qu'elle a touché essentiellement les élevages de poules pondeuses.

Les ménages cherchent solutions

Les temps sont durs pour les ménages dans ce contexte de crise. Du coup certains décrient la cherté des poulets. Pour eux acheter des produits à 4 000 ou 4 500 FCFA relève de l'impossible. " La fête sera compliquée. Avec la tension sur le marché, les poulets sont chers ", déplore Astou Faye, debout à côté du commerçant.

Face à cette situation, la dame n'hésitera pas à chercher des alternatives. Elle pense à acheter de la viande de mouton, si la crise persiste. " À côté de la cherté des prix, il y a la grippe aviaire qui peut nous exposer à des maladies. Dans ce cas, je pense fortement à la viande de mouton ou à un mélange ", ajoute-t-elle.

C'est une stratégie qui peut s'avérer efficace selon Oulimata Niang. Mariée et mère de trois enfants, la femme au teint clair, emmitouflée d'une robe bleue ne tardera pas à se décider. " Comme les poulets sont chers et introuvables sur le marché, je pourrai m'intéresser à la viande de bœuf ou de mouton. L'essentiel est de bien manger et de passer une belle fête ", confie-t-elle.

Une fête particulière puisque célébrée dans un contexte de renchérissement des prix mêlée à l'apparition d'une maladie qui a abattu 15 000 sujets entre décembre et mars selon les chiffres de la direction des services vétérinaires du ministère de l'Elevage et des Productions animales.

Mouhamadou Dieng

La Rédaction

Publié le 19/04/23 11:37

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