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Le Sénégal et la France entretiennent de vieilles relations tant au plan historique qu'économique. Le pays de la Teranga est une ancienne colonie du pays de Marianne. Cependant l'indépendance proclamée en 1960 n'a pas mis fin aux relations. Le compagnonnage post-colonial a été perpétué par les présidents successifs. De Georges Pompidou à Emmanuel Macron. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall. En marge du séminaire intergouvernemental, zoom sur des relations économiques dynamiques et une omniprésence politique décriée
La France, un grand partenaire du Sénégal
La France est un partenaire naturel du Sénégal notamment en raison du passé politique. Ainsi les deux pays ont d'importantes relations économiques. Comme l'atteste le séminaire intergouvernemental organisé actuellement à Paris où les deux États passent en revue leur coopération et paraphent de nouveaux accords.
Ainsi, à la date du 30 novembre 2023, le Sénégal a signé avec la France 56 conventions de financement pour un montant total de 2,35 milliards d'euros soit, 1 541,4 milliards FCFA. Plusieurs mécanismes soutiennent la coopération entre les deux pays par le biais l'Agence Française de Développement (AFD) dont les financements portent sur divers projets dans des secteurs prioritaires comme l'agriculture, l'hydraulique, la santé, l'énergie, l'éducation, le sport, l'habitat, les infrastructures routières et ferroviaires et le développement rural.
Cette relation a été qualifiée d'une " bonne longue et belle histoire " par l'actuel président de la République Macky Sall, en 2016, lors de sa première visite officielle. " Entre la France et le Sénégal, c'est une longue et belle histoire, malgré certaines vicissitudes. Nous avons vraiment une relation particulière. La France est évidemment un pays qui a une position privilégiée au Sénégal comme en Afrique au regard de l'histoire. C'est aussi un pays ami du Sénégal. Il a toujours été à nos côtés dans les moments difficiles ", disait-il.
Hausse des échanges commerciaux
Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés à 1,59 milliard d'euros en 2022, selon les données de la douane française, soit une hausse de 18% en glissement annuel. L'excédent commercial en faveur de la France s'établit à 877 millions d'euros, en hausse de 17,6% en raison de la hausse des exportations françaises (+17,8%, à 968 millions d'euros).
Les exportations françaises vers le Sénégal atteignent 968 millions d'euros en 2022, en hausse de 17,8% par rapport à 2021 alors que les importations sénégalaises globales ont cru de 40,4%. Le Sénégal est ainsi, le 56ème client de la France en 2022 et le 3ème en Afrique subsaharienne, derrière l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire.
Les importations françaises en provenance du Sénégal sont en hausse de 18,2% en 2022, à 91 millions d'euros. Elles restent dominées par les " produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l'aquaculture ", à 29,5 millions d'euros (32,5%), et les " produits des industries agroalimentaires ", à 21 millions d'euros (23%) soit en hausse de 6% sous l'effet notamment de l'augmentation des importations en préparations et conserves à base de poisson et de produits de la pêche.
Grands projets et programmes, la France omniprésente
L'ombre française apparaît dans les grands projets du Sénégal. L'un d'eux est le Train express régional (TER). La France est très présente dans ce projet avec un financement de plus de 200 millions d'euros de prêts concessionnels. De plus, les 15 rames utilisées dans la première phase sont fabriquées par Alstom. Dans la gestion, la Société nationale des chemins de fer (SNCF) est le partenaire technique de l'État du Sénégal.
S'agissant du Bus rapid transit (BRT) qui sera mis en service le 27 décembre prochain, le Sénégal bénéficie de l'accompagnement tant financier que technique de la France. Dans ce cadre, un contrat pour l'acquisition et la gestion de bus électriques à Dakar a été signé avec le groupe français Meridiam, spécialisé dans le financement et le développement d'infrastructures.
Dans le cadre de ce projet, le financement de l'acquisition des bus est assuré sous la forme d'un prêt d'un montant de 85,4 millions d'euros apporté par Proparco, filiale de l'Agence française de développement (AFD).
Pour le projet KMS 3, il est financé en partie par l'AFD à hauteur de 93 millions d'euros (61 milliards de FCFA). Il prévoit la construction d'une usine d'eau potable à Keur Momar Sarr d'une capacité de production de 100.000 m3/jour et des infrastructures de distribution pour renforcer et sécuriser l'approvisionnement en eau potable de la région de Dakar à l'horizon 2025.
Un parrain chahuté
La présence de la France au Sénégal est chahutée ces derniers temps. Sur le plan économique, des mouvements de jeunes portent le combat du départ des enseignes françaises. Initié par le député de l'opposition, Guy Marius Sagna, Frapp France Dégage décrie un contrôle de tous les secteurs par les entreprises françaises.
Ce mouvement fait allusion à la présence des magasins Auchan, qui d'après les membres tue le petit commerce animé par des locaux. Ils déplorent également la domination du marché des hydrocarbures par Total Énergies au détriment des industries locales telles que Elton et Edk Oil.
Si la France s'affiche en grand partenaire économique de l'État du Sénégal, elle n'a pas bonne presse du côté des populations. D'ailleurs, il lui est reproché une " immixtion " dans les affaires intérieures et politiques du pays. " La France s'immisce dans gouvernance de la monnaie FCFA et à 351 soldats établis de façon permanente sur le sol français, et des entreprises qui contrôlent la distribution de l'eau en France ou d'autres secteurs économiques stratégiques ", regrettait le mouvement France Dégage, dans une réponse à l'ambassadeur la France à Dakar.
Mouhamadou Dieng
Publié le 08/12/23 15:32
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