UEMOA : Le taux d’endettement attendu à 52,5% fin 2021

L'encours de la dette publique dans l'UEMOA rapporté au PIB devrait ressortir à 52,5% fin 2021, contre 50,4% en 2020 et 43,9% en 2019, selon les données officielles de la BCEAO.

Cette évolution s'explique par une détérioration du déficit budgétaire de l'Union qui devrait être plus accrue en 2021 qu'en 2020. A titre d'illustration, le déficit budgétaire s'est creusé de 2,38% à 4 492,8 milliards fin septembre 2021, en glissement annuel.

Dans le détail, la dette extérieure représenterait 33,6% du PIB en 2021, contre 18,9% pour la dette intérieure.

Malgré cette progression du taux d'endettement de l'Union, le poids du service de la dette des Etats membres devrait être moins important que celui de l'année précédente. Il devrait s'établir, en pourcentage des recettes fiscales, à 51,7% fin 2021, contre 58,6% fin 2020, soit une baisse de 6,9 points de pourcentage.

Ce repli proviendrait, entre autres, "des paiements moins importants prévus en 2021 au titre du service de la dette lié aux obligations émises sur le marché financier régional, des initiatives de la communauté internationale pour alléger la charge de la dette extérieure et de l'augmentation attendue des recettes fiscales".

S'agissant du service de la dette lié aux obligations émises sur le marché financier régional, les paiements en particulier du principal sont attendus à 1 577,1 milliards FCFA en 2021, contre 2 378,6 milliards FCFA un an plus tôt.

Pour ce qui est des initiatives d'allègement de la dette qui concernent l'Initiative de Suspension du Service de la Dette (ISSD) du G20 et l'annulation du service de la dette de certains pays auprès FMI, il ressortirait un montant total de ces allègements de 188,4 milliards FCFA, dont près de 162 milliards FCFA pour l'ISSD et 26,4 milliards FCFA pour le FMI.

Soulignons, par ailleurs, que le poids du service de la dette intérieure (33,4% en 2021) serait plus élevé que celui de la dette extérieure (18,3% en 2021), et ce, malgré le fait que le stock de la dette extérieure (33,6% du PIB) soit plus important que celui de la dette intérieure (18,9% du PIB).

Cette situation s'explique notamment par les maturités plus courtes et des taux d'intérêt plus élevés au niveau des emprunts contractés sur le marché financier régional par les Etats membres.

Dr Ange Ponou

Publié le 06/01/22 14:33