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À Dakar, l'industrie de l'automobile roule à vive allure. La capitale sénégalaise devient le carrefour des grandes marques. Ainsi, le marché rapporte des millions à travers la vente et la location de véhicules, et les concessionnaires se frottent les mains, grâce au caractère lucratif du créneau.
Comme à chaque fin de journée, Dakar est en proie aux embouteillages ce vendredi 16 août 2024. Une forte chaleur dicte sa loi, poussant certains automobilistes à se nettoyer le visage avec des mouchoirs. Sur la voie de dégagement nord qui est l'un des axes les plus fréquentés de la capitale, le trafic est ralenti. Une horde de véhicules se dirigent vers la sortie ouest de la capitale. A première vue, on est frappé par la diversité des marques.
''Peugeot, Citroën, Ford, Mitsubishi, Chevrolet'', de magnifiques bolides dominent le parc automobile, témoignant de la diversité de l'offre sur le marché. ''Dakar concentre beaucoup de véhicules issus du marché du neuf'', constate Ibrahima Lèye, gérant de Dakar automobile. Vêtu d'un boubou traditionnel bleu, il est debout devant son parking, garni de 4X4, de pick-ups, de modèles Suv de plusieurs couleurs.
''Nous proposons des véhicules neufs et des occasions. Nos prix varient selon les modèles entre 5 et 21 millions FCFA'', précise Ibrahima, présentant une voiture type BWM X6 avec un intérieur en cuir. Concessionnaire depuis 2018, après être rentré d'Italie où il a vécu pendant 16 ans, il vit de cette activité et la maîtrise de bout en bout.
''Chaque semaine, je vends à peu près 4 à 6 véhicules. Étant une entreprise bien constituée, j'importe même des véhicules depuis l'Allemagne'', dit-il. Ainsi, il peint un marché lucratif. ''Dakar est un marché lucratif. Observez bien la circulation, vous ne verrez que des véhicules neufs et luxueux'', ajoute-t-il.
Son avantage est qu'il travaille avec des institutions bancaires qui lui proposent des acheteurs. ''Sur un véhicule vendu, on peut compter un bénéfice de 500 000 FCFA voire plus'', explique Ibrahima. Sur le même périmètre, Issakha Fofana, tient un parking de vente et de location de véhicules. Son espace est long d'environ 800 mètres et accueille plusieurs modèles.
''Je vends des véhicules Peugeot, BMW, Ford, Kia et plein d'autres marques'', présente Issakha. À des prix, qui dit-il, varient entre 4 millions et 23 millions FCFA. ''Des véhicules neufs ou d'occasion, tout est disponible'', indique Issakha. Il vit de cette activité et parvient à réinvestir. ''C'est un très bon filon. Nous achetons et revendons. Et honnêtement, il est possible de vendre une douzaine de véhicules par mois. La marge bénéficiaire est de 15 à 20%. Donc c'est un marché lucratif et dynamique'', dit le concessionnaire.
La location fait recette
Si la vente de véhicules rapporte des millions à Dakar, avec des bénéfices qui peuvent avoisiner le million, le marché de la location est tout aussi rentable. Les parkings et entreprises de location pullulent dans la capitale sénégalaise. Dans ce créneau depuis 12 ans, Abdoulaye Sall estime le nombre de locations par semaine à 6 ou 7. Et le tarif journalier varie entre 30 000 et 60 000 FCFA. ''Le prix varie entre 30 000 et 60 000 FCFA selon le type de véhicule. C'est assez rentable notamment le week-end'', informe Abdoulaye.
En dehors des particuliers, il collabore également avec des entreprises notamment dans le cadre de leurs déplacements hors de Dakar. L'autre filon, selon lui, est la location de bus pour les voyages et caravanes. À l'en croire, les compagnies se font de l'argent à travers les excursions et les événements religieux. '' Les entreprises constituent des clients pour les excursions et les campagnes de communication. Ainsi, elles louent nos pick-ups et des véhicules particuliers pour de longues durées'', explique Abdoulaye.
Détenant un parking sur la Vdn, Moustapha Diagne est également dans la location-vente. Il a investi dans le secteur en 2018. Son parc est aujourd'hui riche de 23 véhicules. En une semaine, il peut se réjouir d'un gain de 600 000 FCFA. ''À Dakar, la location de voitures fait recettes au grand bonheur des acteurs de l'industrie. Tout ce que nous voulons c'est plus d'espace car nos aires deviennent exiguës'', indique Moustapha Diagne. À Dakar, le business des véhicules est sur des roulettes et rapporte gros.
L'ère des véhicules électriques
Le Sénégal a accueilli le 13 juillet dernier, son premier véhicule électrique à travers le modèle SUV Atto3 lancé par CFAO Mobility Sénégal et TotalÉnergies. D'un coût de 35,5 millions FCFA, il s'agit d'un modèle SUV. Le véhicule chargé à 100% peut parcourir 420 à 450 km. Sa durée de rechargement dans une borne oscille entre 30 minutes et une heure. Dans la phase pilote, la recharge est gratuite dans les deux bornes installées aux stations de Total de Ngor et de l'Autoroute de l'Avenir.
Elles ont une capacité de 50 kW et sont de régime thermique en attendant le développement des solutions solaires. Pour Marc HIRSCHFELD, directeur général de CFAO Mobility, le projet correspond aux attentes des marchés en Afrique. À l'en croire, il s'agit de tout un nouvel écosystème qu'il faut concevoir autour de la mobilité dans les villes du continent. ''Cela concerne bien sûr les clients particuliers ou entreprises, mais aussi les réseaux urbains de transports publics par exemple ou les administrations'', souligne le patron de CFAO Mobility.
L'impact attendu de ces modèles de véhicules est la promotion d'une énergie propre à travers la réduction de la pollution. Cependant, l'un des obstacles au développement du marché des véhicules électriques est le caractère inadapté du cadre règlementaire, régissant le secteur des transports. Dans ce sens, l'Etat a entamé des réformes pour favoriser l'intégration des véhicules particuliers sur le marché, sans aucune entrave. A l'horizon 2030, il vise l'introduction de 37 000 véhicules électriques dans le système des transports.
Pour ce qui est du transport de masse, le Sénégal a également introduit les véhicules électriques. Les bus du projet Rapid Transit fonctionnent entièrement à l'électricité. Le BRT rallie Dakar à sa banlieue, à travers 23 stations. La particularité des bus 100% électriques est qu'ils permettent au pays de réduire son empreinte et de combattre la pollution, dans un contexte où le gouvernement sénégalais travaille sur le renouvellement du parc automobile. L'autre avantage est la réduction du trajet d'une heure à 35 minutes au maximum.
8 391 véhicules vendus en 2024
Au Sénégal, selon le magazine dédié à l'industrie automobile, Déclic, le marché a connu en 2023, une augmentation de ses volumes de 14,6% avec 8 391 unités écoulées. Le groupe CFAO est le leader des ventes avec 3 552 voitures vendues. La Sénégalaise de l'automobile (LASA) est deuxième avec 2 555 véhicules commercialisés. Caetano atteint les 1 132 véhicules. Le groupe Ccbm de l'homme d'affaires sénégalais, Serigne Mboup est cinquième avec 370 véhicules vendus. Pour ce qui est des modèles les plus prisés, Toyota Hilux est en tête avec 1 280 unités vendues. Mitsubishi est deuxième sur la liste avec 1 114 véhicules vendus. Toyota Prado quant à lui est au pied du podium avec 506 unités.
Mouhamadou Dieng
Publié le 08/01/25 17:49
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