Les États-Unis ont annoncé lundi une contribution de 2 milliards USD (1 114,27 milliards FCFA) à un nouveau mécanisme de financement humanitaire des Nations Unies, destiné à améliorer l'efficacité de l'aide dans plus d'une douzaine de pays confrontés à des crises aiguës, dont le Nigeria et la République démocratique du Congo (RDC).
Le choix porté sur le Nigeria n'est pas anodin. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), le pays fait face à une crise humanitaire profonde, principalement dans le nord-est du pays, où des décennies d'insurrection jihadiste ont gravement fragilisé la sécurité et les moyens d'existence. "Des groupes armés comme Boko Haram et ses factions affiliées à l'État islamique continuent de mener des attaques, provoquant des déplacements massifs et rendant l'accès à la nourriture difficile", rapelle l'agence onusienne
A en croire le PAM, près de 35 millions de Nigérians pourraient connaître une insécurité alimentaire sévère pendant la saison de soudure 2026, dans un contexte où 2,3 millions de personnes ont déjà été déplacées par la violence et l'insécurité.
Pour ce qui est de la RDC le PAM souligne qu'elle traverse l'une des plus graves crises humanitaires du continent, avec des violences armées persistantes dans l'est du pays qui alimentent pauvreté, faim et déplacements. "Les combats entre les forces gouvernementales et des groupes armés comme le M23, actifs notamment dans les provinces de Nord Kivu et Sud Kivu, ont relancé de longues séquences de conflit" rappelle l'organisme.
Les derniers chiffres du PAM montrent que 26,6 millions de personnes en RDC sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë ou pire en vue de janvier 2026, et plus de 5,2 millions sont déplacées à l'intérieur du pays. Les violences répétées et l'instabilité entravent l'accès à l'aide et aggravent les besoins.
Le nouveau modèle de financement annoncé par Washington consiste à regrouper les contributions dans un fonds central supervisé par l'OCHA, qui coordonnera la distribution de l'aide avec l'objectif de réduire les ruptures logistiques et d'optimiser les résultats humanitaires. Les fonds ne couvriront toutefois pas toutes les urgences prioritaires identifiées par l'ONU. Le Yémen, l'Afghanistan et Gaza ne sont pas inclus dans ce tour initial, selon les responsables onusiens cités par Reuters.
Le Département d'État américain a expliqué que ce modèle, coordonné par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU, vise à centraliser le financement, renforcer la responsabilité et accélérer la fourniture d'assistance vitale. Les États-Unis et l'ONU signeront 17 protocoles d'accord avec des pays prioritaires, a déclaré l'administration américaine.
Ce financement intervient alors que les contributions américaines à l'aide humanitaire mondiale ont chuté ces dernières années. Les États-Unis ont apporté environ 3,38 milliards $ en 2025, soit 14,8 % de l'ensemble des contributions à l'ONU, contre 17,2 milliards $ en 2022, selon les chiffres de l'organisation.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 30/12/25 09:29


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