Le bras de fer entre Woodside Energy et le gouvernement sénégalais franchit un nouveau palier. Le géant australien de l'énergie a officiellement engagé une procédure d'arbitrage international contre l'État du Sénégal, devant la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI), dont le siège est à Paris. L'information, rapportée par Reuters ce lundi, confirme l'escalade d'un différend latent entre Dakar et l'un de ses plus puissants partenaires dans le secteur pétrolier.
Si le communiqué de l'agence de presse ne détaille pas les griefs soulevés par Woodside, plusieurs éléments laissent penser qu'il s'agit de l'extension d'un litige fiscal vieux de plusieurs mois. En 2024, l'administration fiscale sénégalaise avait adressé au groupe une notification de redressement estimée à 41 milliards de francs CFA, soit environ 62,5 millions d'euros. Cette somme portait principalement sur le traitement fiscal des dividendes et sur les contrats de sous-traitance liés au projet Sangomar. Woodside avait vigoureusement contesté cette décision, déposant un recours en justice devant le tribunal de grande instance de Dakar en août dernier, niant toute irrégularité et affirmant avoir respecté scrupuleusement les termes du contrat et la législation fiscale nationale.
Voir aussi - Sénégal : L'État et Woodside engagent la bataille autour d'une ardoise fiscale de 41 milliards FCFA
Face à l'échec de cette démarche locale, la multinationale, qui détient 82 % du projet pétrolier offshore Sangomar, l'un des plus ambitieux du pays, porte désormais le contentieux sur le plan international. Une stratégie qui pourrait bien raviver les tensions autour de la gouvernance des ressources naturelles au Sénégal.
Cette initiative intervient dans un climat politique et économique chargé. Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye a fait de la souveraineté économique un axe majeur de son programme. Aux côtés de son Premier ministre Ousmane Sonko, il multiplie les signaux en faveur d'un audit des conventions minières et pétrolières signées sous les précédents régimes. Ce dernier a d'ailleurs affirmé que les premiers résultats étaient " concluantes ", annonçant un état des lieux prochain sur les contrats en cours.
Dans ce contexte, le différend avec Woodside prend une dimension politique forte. Il s'inscrit dans une volonté assumée de rééquilibrer les rapports entre l'État sénégalais et les compagnies étrangères, dans un secteur stratégique censé renflouer des finances publiques sous tension, notamment depuis le gel partiel des décaissements du FMI.
La Rédaction
Publié le 02/06/25 15:43
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