Sénégal : L’État et Woodside engagent la bataille autour d’une ardoise fiscale de 41 milliards FCFA

La société australienne Woodside Energy, qui exploite le gisement de pétrole et de gaz de Sangomar au Sénégal, a déclaré mercredi qu'elle avait intenté une action en justice à Dakar, la capitale, au sujet d'un redressement fiscal. C'est pour contester l'offensive du fisc sénégalais qui lui réclame 68 millions de dollars, soit 41 milliards FCFA.

Woodside, partenaire du Sénégal dans le projet pétrolier dont l'exploitation a commencé le 11 juin dernier, rejette ainsi l'évaluation fiscale devant le tribunal de grande instance de Dakar. Selon des propos de son porte-parole relayé par Zonebourse, les autorités fiscales sénégalaises n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Woodside qui exploite le projet Sangomar a déclaré en juin que le champ de Sangomar, découvert il y a une dizaine d'années, avait produit du pétrole pour la première fois. Sangomar, situé à environ 100 km au Sud de Dakar, devrait produire environ 100 000 barils par jour.

Dans le projet Sangomar, Woodside détient une participation de 82% contre 18% pour Petrosen. Ce qui a d'ailleurs poussé Bassirou Diomaye Faye a annoncé le 13 julllet dernier lors d'un face-à-face avec la presse que les contrats et accords pétroliers et miniers signés par son prédécesseur seront renégociés ''afin de respecter les intérêts du pays''.

''Ma conviction est qu'on aurait mieux négocié, comme l'ont fait d'autres pays d'Afrique. Notre stratégie, c'est de revoir nos pistes de négociation'', a indiqué le président sénégalais. L'estimation du coût de la Phase 1 du projet de développement du champ Sangomar reste dans la fourchette prévue de 4,9 à 5,2 milliards de dollars. Sangomar dispose de 23 puits et vise une production de 100 000 barils par jour. Pour la première  phase d'exploitation, le coût projet est estimé entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars.

Actuellement, le fisc sénégalais n'épargne aucune entreprise. Au moment où Woodside conteste une ardoise de 68 millions de dollars, l'entreprise de pari en ligne Premier Bet est contrainte à payer une ardoise de 12 milliards FCFA.

Mouhamadou Dieng

Publié le 08/08/24 09:58