Evoqué ces dernières années, le spectre d'une dévaluation du Franc CFA de la zone CEMAC se fait plus pressant alors que la crise du Covid-19 met à rude épreuve une région fragilisée par la chute des cours du pétrole, indique Fitch Rartings dans un rapport ce 7 septembre.
Quasiment tous tributaires du brut, les 6 pays de la zone ont vu leurs recettes d'exportation fondre laissant apparaître des déficits extérieurs de plus en plus importants (les recettes pétrolières représentaient 75% des exportations de la zone en 2019). Un besoin de financement extérieur qui doit nécessairement être comblé en grande partie par de nouveaux appuis de partenaires financiers extérieurs, des appuis dont la région reste dépendante, relève Fitch.
L'urgence de la situation est d'autant plus palpable que la situation financière de ces Etats reste inquiétante. L'agence rappelle en effet qu'avec le Cameroun noté B avec perspective négative (B/négative), le Gabon et le Congo tous deux au bord du défaut de paiement avec des notes CCC, le Tchad et la Guinée Equatoriale (aussi confrontés à la chute des cours du pétrole) et la Centrafrique engluée dans une politico-militaire, la CEMAC traverse une bien mauvaise passe.
Voir aussi - Fitch Ratings rétrograde la note du Gabon à CCC, dans la catégorie ‘'extrêmement spéculative''
" (…) en l'absence de financement supplémentaire au cours du deuxième semestre 2020, les pays devront puiser dans le stock commun de réserves de change " de la BEAC (Banque Centrale des Etats d'Afrique Centrale) convient Fitch ; une issue qui reste éphémère. Le stock de réserves est en effet jugé " faible ", les Etats qui ne se sont pas encore remis du choc pétrolier de 2014, n'ayant pas encore pu le reconstituer, souligne le rapport.
A fin décembre 2019, la BEAC avait estimé les réserves de change dans la zone à 3,2 mois d'importation, là où la norme pour les pays exportateurs de matières premières est de 5 mois. Et dans un rapport en février dernier, bien avant que la Covid-19 se propage dans la zone, Fitch évaluait les réserves de la zone à 8,5 milliards de dollars, représentant 3,5 mois d'importation.
L'agence soutient dans ces conditions qu'il ne restera plus aux Etats de la zone Francs CFA d'Afrique centrale que de lorgner vers trésor français pour assurer la garantie de la convertibilité de sa monnaie.
" Si le stock mutualisé de réserves de change venait à s'épuiser en raison de besoins de financement externe plus importants que prévu ou d'une baisse des financements externes, la BEAC pourrait recourir à la garantie de convertibilité fournie par le Trésor français, limitant les risques de dévaluation à court terme ", explique Fitch.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 09/09/20 16:04
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