Sénégal : Lundi noir pour les livreurs à moto de Dakar

La démocratie c'est la lenteur, c'est le désordre! Les USA avec les militants trumpistes, le brésil avec les militants de Bolsonaro..... le senegal et les Sonkhistes...Du courage à nos amis sénégalais, le fanatisme s'installe en Afrique!!!!!

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Le trafic est fluide ce matin sur l'autoroute à péage, entre la banlieue et la ville. Un phénomène assez rare pour être souligné. Les véhicules roulent à vive allure, ne craignant point les embouteillages, d'habitude gênants en début de semaine.

Dans cette ambiance bruyante ponctuée par les klaxons, l'absence des motocyclistes qui se caractérisaient par les folles courses de vitesse est vite perceptible. Beaucoup manquent à l'appel ce lundi matin. La raison est l'arrêté du gouverneur de Dakar, interdisant la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs " pour des raisons de sécurité ", dans le département de Dakar ce lundi 17 avril 2023, jour du procès en Appel opposant l'actuel ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, à l'opposant Ousmane Sonko.  

Une décision qui passe mal auprès des acteurs puisqu'entraînant l'arrêt de leurs activités. Devant son agence de livraison sise à la Cité des Eaux, Ousmane Faye regarde avec désolation une flopée de motos à l'arrêt sur le trottoir.

Riche de près d'une décennie d'expériences dans le secteur de la livraison, il en a ras-le-bol de ces perturbations aux conséquences néfastes pour son activité. " C'est une journée noire pour le secteur de la livraison. 80% du trafic concerne le département de Dakar. Donc nous perdons automatiquement la moitié de nos revenus ".

Des pertes financières estimées entre 80 et 90%

Jeune entrepreneur, Mounirou Ba a acheté sa moto pour se consacrer à la livraison. Cela après une mauvaise expérience de l'émigration au Maroc. En moyenne, il gagne 15 000 FCFA par jour. Mais il va devoir se débrouiller ce lundi. " Au lieu de 15 000 FCFA, je pense que je vais me retrouver avec moins de 5000 FCFA car l'essentiel de mes clients se trouve en ville ", déplore-t-il, assis sur sa moto.

Fatou Morgana Diop Guèye est la directrice de l'exploitation de l'entreprise de livraison " Car rapid Prestige ". Comme lors des précédentes interdictions, son business en pâtit puisque 80% de l'activité de livraison se fait à moto. Dans ce cas, souligne-t-elle, les impacts financiers sur l'activité économique se chiffre à 80%. " Les impacts économiques sont sentis et ressentis ! C'est une journée à perte. Tous nos scooters sont à l'arrêt donc aucune entrée. Nos pertes sont estimées à 80% car les 20% sont pour les voitures et heureusement qu'elles peuvent circuler ", se plaint Mme Guèye.

Pour elle, la meilleure des solutions est de prendre son mal en patience car, demander une dérogation avec les procédures qu'elles demandent, n'en vaut pas la peine.

Sacré coup de la politique sur l'économie

La décision du gouverneur de Dakar est motivée par la tenue du procès en appel, opposant le leader du parti Pastef Ousmane Sonko à l'ancien Coordonnateur du Programme des Domaines agricoles communautaires (Prodac), Mame Mbaye, devenu aujourd'hui ministre du Tourisme et des Loisirs.   

Mame Mbaye a esté en justice Ousmane SONKO pour diffamation. Ce dernier avait déclaré que l'ancien Coordonnateur du Prodac avait détourné les 29 milliards du projet selon un Rapport de l'Inspection générale d'Etat (IGE). Ce qui a valu à l'opposant au régime de Macky Sall, une condamnation de 2 mois avec sursis assorti de 200 millions FCFA à payer en dommages et intérêts.

Ce procès impacte fortement l'économie. Lors des dernières séances (le 16 et 30 mars), des commerces ont été saccagés, des véhicules de transport en commun brûlés.

Ainsi craignant des perturbations des banques, des multinationales et la Société de transport public en commun ont sorti un communiqué la veille (dimanche 16 avril) pour annoncer " une fermeture exceptionnelle ".

Mouhamadou Dieng 

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