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La menace plane sur le Libéria, et elle est de taille : la CIE, Compagnie Ivoirienne d'Électricité, pourrait interrompre l'approvisionnement en électricité. En jeu, une dette colossale de 19,6 millions de dollars, soit 11,6 milliards FCFA, impayée par la Liberia Electricity Corporation (LEC). Le bras de fer énergétique entre les deux pays prend une tournure critique, et le Libéria pourrait bientôt être plongé dans l'obscurité si aucun règlement n'est trouvé.
Le 26 août 2024, la CIE a adressé un courrier formel aux autorités libériennes, stipulant que si aucun accord de paiement n'était conclu sous 15 jours, elle mettrait fin à la fourniture d'électricité au Liberia. Selon les informations, la dette impayée à la fin juin 2024 s'élevait à 19,6 millions de dollars, ce qui crée une pression insoutenable sur le secteur énergétique ivoirien.
"Ce niveau d'impayés représente une charge insoutenable pour le secteur ivoirien de l'électricité", a déploré la CIE, précisant que la hausse des coûts de production aggravait la situation.
Un précédent engagement non respecté
En février 2024, la LEC s'était pourtant engagée à mettre en place un plan de remboursement, mais cet engagement n'a toujours pas été tenu, amplifiant les tensions entre les deux pays. Le secteur énergétique ouest-africain est fragile, et cette situation souligne la nécessité de coopérations plus solides pour stabiliser l'approvisionnement. L'électricité du Liberia dépend en grande partie de l'énergie excédentaire fournie par la Côte d'Ivoire, qui joue un rôle clé dans la région grâce à son adhésion au Mano River Electricity Pool, une initiative régionale regroupant la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
Pression maximale sur le gouvernement libérien
La réaction du Libéria ne s'est pas fait attendre. Monie Captan, directeur général de la LEC, a rapidement adressé une note au ministre des Finances, Anthony G. Myers, exprimant son inquiétude face à l'urgence de la situation. Captan y précise que les 3 millions de dollars prévus dans le budget libérien pour honorer les dettes envers la CIE n'ont toujours pas été débloqués. De plus, il sollicite une révision à la hausse de cette allocation pour couvrir l'ensemble des dettes accumulées depuis janvier 2024.
Dans une interview, le ministre Myers a exprimé son inquiétude face à cette situation de crise, tout en assurant que des discussions étaient en cours pour trouver une solution. Mais le spectre d'une coupure à partir du 10 septembre reste bien réel, et pourrait gravement impacter le pays en pleine saison des pluies.
La Côte d'Ivoire au cœur des enjeux énergétiques régionaux
Cette situation n'est pas un cas isolé. Plus tôt cette année, le Nigéria a dû faire face à une situation similaire avec ses voisins. Le Bénin, le Niger et le Togo ont accumulé une dette de 13 millions de dollars, forçant ce géant africain à réduire ses exportations vers ces pays. En Afrique de l'Ouest, le secteur électrique est confronté à de nombreux défis, entre délestages fréquents et infrastructures vieillissantes.
 
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