Abidjan accueille un atelier sur le renforcement du lien entre migration et développement en Afrique

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La Commission économique pour l'Afrique (CEA) intensifie ses efforts pour positionner la migration comme un levier clé du développement économique sur le continent africain. À Abidjan, un atelier de lancement s'inscrivant dans le cadre du projet ambitieux ‘'Renforcer le lien migration-développement en Afrique'', sera organisé le 16 janvier prochain, avec pour but de maximiser les contributions des diasporas à la transformation économique durable des pays d'origine.

Les transferts de fonds de la diaspora, un potentiel inexploité

La diaspora africaine, acteur économique majeur, a transféré près de 100 milliards USD (soit environ 6% du PIB africain) vers le continent en 2022, selon la Banque mondiale ; un montant largement supérieur à l'aide publique au développement (3,5 milliards de dollars) et aux investissements directs étrangers (52 milliards de dollars).

Toutefois, le potentiel de ces fonds dépasse largement leur rôle traditionnel de soutien aux familles. À travers ce projet, qui inclut la Côte d'Ivoire, les Comores, l'Égypte, le Ghana, le Lesotho et la Tunisie, la CEA entend catalyser ces flux financiers pour financer des projets structurants et durables.

L'atelier d'Abidjan réunira des décideurs, des représentants gouvernementaux et des acteurs de la diaspora pour analyser les dispositifs actuels, les produits financiers et les obstacles freinant l'investissement des diasporas dans leurs pays d'origine. Les discussions viseront également à identifier des politiques et outils capables d'orienter les transferts de fonds vers des secteurs stratégiques, tels que les infrastructures, l'éducation et l'entrepreneuriat.

Une vision stratégique pour la Côte d'Ivoire

Pour la Côte d'Ivoire, pays pilote de cette initiative, l'objectif est double : renforcer la résilience économique nationale et exploiter le rôle de la diaspora comme acteur du développement durable. Un plan d'action sera élaboré afin de faciliter l'utilisation des transferts de fonds à des fins productives, tout en atténuant les défis auxquels font face les diasporas, notamment le manque d'opportunités d'investissement structurées.

L'initiative s'appuie sur une approche collaborative, intégrant les expériences des pays partenaires dans une dynamique de coopération Sud-Sud. Ce partage d'expertise vise à renforcer l'impact des transferts de fonds, qui représentent déjà jusqu'à 10% du PIB dans certains pays africains.

Des résultats attendus

En Côte d'Ivoire, cette démarche devrait améliorer la compréhension des contributions économiques et sociales des diasporas ; optimiser les canaux de transfert pour en réduire les coûts et en accroître l'efficacité ; favoriser les investissements structurants de la diaspora à travers des mécanismes financiers adaptés ; et encourager la coopération régionale pour partager les meilleures pratiques et attirer davantage de capitaux.

Le projet de la CEA illustre une vision pragmatique de la migration : un moteur non seulement pour soutenir les familles, mais aussi pour bâtir des économies résilientes et inclusives. En activant le levier des diasporas, la Côte d'Ivoire et ses partenaires démontrent que la migration peut être un vecteur de transformation, répondant aux défis économiques tout en stimulant un développement durable à long terme.

Avec cette initiative, Abidjan s'impose comme un point central d'une stratégie continentale visant à redéfinir le rôle de la diaspora dans la prospérité africaine.

Dr Ange Ponou

Publié le 14/01/25 14:24

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