L'industrie pétrolière africaine est à l'aube d'une transformation majeure. Selon Dr Riverson Oppong, directeur régional de l'initiative OTL Africa Downstream (principal événement consacré à l'énergie africain en aval et en amont pour les organisations internationales), le continent est en passe de devenir le prochain moteur mondial de croissance pour le secteur aval du pétrole et du gaz, avec un marché estimé à 120,8 milliards de dollars d'ici 2032 (68 470,5 milliards FCFA), contre 80,5 milliards (45 628 milliards FCFA) en 2024.
Cette projection, présentée lors de la OTL Africa Downstream Week 2025 du 28 au 31 octobre, à Lagos, capitale économique du Nigéria, traduit un basculement stratégique du centre de gravité de l'industrie mondiale de l'énergie vers l'Afrique, à mesure que la demande stagne en Europe et en Amérique du Nord. Selon les données de McKinsey citées par le Dr Oppong lors de ce grand rendez-vous, la consommation africaine devrait croître de 2,2 millions de barils par jour entre 2019 et 2035.
Alors que la transition mondiale vers les énergies propres accélère et que les marchés occidentaux atteignent la maturité, l'Afrique s'impose comme la dernière grande frontière du développement énergétique mondial. Riche en ressources naturelles, forte d'une population jeune et d'une classe moyenne en expansion, le continent offre un terrain fertile pour les investissements, l'innovation et la création de valeur.
Le paysage aval se redessine également sur le plan commercial. Les stations-service deviennent des espaces de vie multifonctionnels, intégrant supérettes, services numériques et affichage dynamique des prix du carburant. À l'échelle mondiale, la demande pour ces services de proximité devrait presque doubler d'ici 2030, avec une croissance annuelle supérieure à 5%. Le Dr Oppong évoque aussi la montée des mini-raffineries, des micro-centres de distribution de GPL, de la livraison à la carte et des plateformes numériques de gestion de l'énergie, autant d'innovations qui traduisent la volonté du continent de combiner rentabilité et durabilité.
Pour transformer le potentiel africain en performance durable, Dr Oppong plaide pour des régulations modernes conciliant innovation, sécurité et responsabilité environnementale. Il appelle également à un investissement accru dans les infrastructures numériques, l'analyse des données et le développement des compétences locales. ‘'L'avenir énergétique du continent dépendra de sa capacité à allier technologie, talents et vision stratégique. La technologie doit aller de pair avec le capital humain ", a-t-il insisté.
Narcisse Angan
Publié le 01/11/25 13:55


SN
CM

