Niger : 11 nouvelles taxes instaurées pour renforcer le fonds de solidarité nationale

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Le gouvernement nigérien a annoncé une série de onze nouvelles mesures fiscales destinées à renforcer le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP), un mécanisme mis en place en octobre 2023 pour soutenir la résilience économique et sécuritaire du pays. Ces mesures, dévoilées ce 30 octobre à Niamey, la capitale, visent à accroître significativement les ressources du Fonds, dont la mission est de contribuer à la défense nationale, à la sécurité alimentaire et au développement socioéconomique.

Selon la nouvelle ordonnance adoptée lors du conseil des ministres du 22 octobre dernier, tous les travailleurs, du secteur public, parapublic et privé, seront désormais soumis à un prélèvement de 1% sur leur salaire mensuel. Les personnalités publiques, membres du gouvernement, dirigeants d'institutions, cadres supérieurs de l'administration et responsables d'entreprises publiques, verront également leurs indemnités de responsabilité ou de représentation ponctionnées de 25% à 100%, selon leur rang.

Les grandes entreprises opérant dans des secteurs stratégiques seront mises à contribution à hauteur de 1 à 2% de leur chiffre d'affaires, tandis que les importations de biens de luxe seront taxées entre 3% et 12% de leur valeur. Les exportations agropastorales et halieutiques, elles, supporteront une taxe de 4%, de même qu'un prélèvement de 0,5% sera appliqué sur la valeur hors taxe des marchés publics.

Les ONG et associations nationales devront désormais verser une contribution mensuelle obligatoire : 10 000 FCFA pour les petites, 20 000 FCFA pour les moyennes, et 100 000 FCFA pour les grandes structures. À ces mesures s'ajoutent une taxe de 3% sur les loyers d'immeubles loués par l'État et ses démembrements, ainsi qu'un ensemble d'ajustements fiscaux touchant les télécommunications, les assurances et les sociétés de régulation.

Objectif : mobiliser 50 milliards de FCFA par an

Les nouvelles dispositions devraient permettre de mobiliser environ 50 milliards de FCFA par an (environ 76 millions d'euros), un montant bien supérieur aux 33,1 milliards de FCFA collectés depuis la création du FSSP. Ces fonds, selon les autorités, ont jusqu'ici servi à renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité (FDS) en équipements et logistique, ainsi qu'à financer des projets de développement structurants, tels que la réhabilitation des périmètres irrigués dans le cadre du programme de la grande irrigation, ou encore la promotion de la filière poisson dans la région de Diffa. Le Fonds a également soutenu une campagne d'éducation de masse.

Par ailleurs, les personnes physiques et morales concernées par ces prélèvements bénéficieront d'avantages fiscaux spécifiques, afin d'alléger leur effort contributif. L'utilisation des ressources du FSSP demeure encadrée par le Programme général d'intervention (PGI), garantissant que les financements soient orientés vers les objectifs prioritaires : défense, sécurité, résilience économique et souveraineté nationale.

Narcisse Angan

Publié le 31/10/25 19:36

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