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Dans le monde, les villes concentrent près de 75% des flux touristiques et génèrent l'essentiel des revenus associés. En 2024, le secteur a représenté environ 10% du PIB mondial et soutenu 357 millions d'emplois. À l'heure où les économies émergentes cherchent des moteurs endogènes de croissance, le tourisme urbain s'impose comme un vecteur clé d'activités, d'inclusion et d'investissements.
Le tourisme urbain s'affirme comme un pilier du développement économique global. Les grandes villes concentrent la moitié des visites internationales et absorbent plus de 85% des dépenses touristiques dans certains pays, comme la Colombie. À Marrakech, près de 4 millions de visiteurs ont été accueillis en 2024, alimentant un écosystème composé d'hôtels, d'artisans, de guides et de commerces.
Cette concentration traduit une mutation profonde ; le tourisme n'est plus limité aux destinations balnéaires ou patrimoniales isolées. Il s'appuie désormais sur des hubs urbains capables de porter un tissu économique diversifié, à condition de bénéficier d'infrastructures solides et d'une gouvernance adaptée.
Un catalyseur de croissance et d'emplois
Selon le Conseil consultatif de haut niveau sur l'emploi du Groupe de la Banque mondiale, le tourisme figure parmi les cinq secteurs mondiaux les plus porteurs pour créer des emplois locaux, aux côtés de l'énergie, des infrastructures, de l'agroalimentaire et de la santé. Cette dynamique prend une dimension stratégique alors que près de 1,2 milliard de jeunes entreront sur le marché du travail dans les pays en développement au cours de la prochaine décennie.
En 2024, le secteur a généré environ 357 millions d'emplois et pourrait soutenir 91 millions d'emplois supplémentaires d'ici 2035, soit potentiellement un emploi sur trois créé dans le monde. Cette évolution reflète un phénomène structurel : le tourisme constitue pour de nombreuses économies urbaines un levier de diversification et d'intégration des chaînes de valeur locales.
Les retombées du tourisme varient selon les profils urbains. Certaines métropoles comme Marrakech attirent par leur histoire et leur patrimoine, tandis que d'autres, telles que Berat en Albanie, servent de points d'accès vers des régions rurales et naturelles. Dans les deux cas, l'impact local se matérialise par la mise à niveau des infrastructures, la modernisation des services urbains et le développement de l'entrepreneuriat.
Les programmes soutenus par la Banque mondiale illustrent cette approche. En Inde, un projet de développement dans l'Uttar Pradesh a conduit à la création de près de 3 000 emplois et à une hausse de près de 40% des visiteurs nationaux entre 2014 et 2024. En Tanzanie, un projet mené à Zanzibar a offert des compétences professionnelles à plus de 600 habitants, renforçant l'intégration locale dans la chaîne de valeur touristique.
La réussite du tourisme urbain repose sur plusieurs conditions : infrastructures de transport, gestion urbaine, digitalisation, services publics, sécurité et partenariats public-privé. Toutefois, la montée en puissance du secteur soulève des tensions liées à la pression sur le logement, aux risques environnementaux, au surtourisme et à la saisonnalité.
Les villes cherchent désormais à concilier attractivité touristique, qualité de vie et durabilité. L'enjeu, à terme, est de transformer le tourisme en catalyseur de développement urbain intégré.
Avec 66 projets liés au tourisme actuellement soutenus dans le monde, les institutions financières internationales misent sur une approche combinant financement concessionnel, mobilisation de capitaux privés et renforcement institutionnel. L'avenir du secteur dépendra de la capacité des villes à anticiper les risques tout en capitalisant sur leurs atouts culturels, économiques et humains.
La Rédaction
Publié le 31/10/25 19:24