Ghana : La dette passe le cap de 74% du PIB à fin novembre 2020

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La dette publique du Ghana a atteint un record de 286,9 milliards cédis, soit 49,66 milliards de dollars ou encore 27 080 milliards FCFA, à fin novembre 2020, selon une note de la Bank of Ghana publiée le 1er février 2021. Ce volume est composé d'une dette intérieure de 25,5 milliards de dollars et d'une dette extérieure de 24,16 milliards de dollars.

En comparaison à 2019, la dette totale du pays a bondi de 11,89 milliards dollars en 2020 et rapporté au PIB, le ratio de la dette souveraine du Ghana est passé de 62,4% à 74,4% du PIB à fin novembre 2020; un taux supérieur à la norme communautaire et qui traduit un niveau de surendettement du pays. Cette évolution s'explique par contexte difficile de la crise de la Covid-19 auquel est confronté le monde.

En effet, le Ghana qui a enregistré son premier cas de Covid-19 le 12 mars 2020 - a  dû multiplier ses emprunts notamment auprès de la BAD et du FMI pour renforcer ses ressources afin de faire face à ses dépenses de santé.

Sur les cinq dernières années, l'on relève que le stock de la dette du Ghana a progressé de près de 137%, passant de 29,2 milliards de dollars en 2016 à près de 50 milliards de dollars.

                                  Sources : Rapport ministère des Finances Ghana (mars 2020)

 

La croissance se contracte de -1,1% à fin septembre 2020

Impacté par l'effondrement des cours du pétrole, l'économie ghanéenne avait dès le deuxième trimestre 2020 payé un lourd tribut de la pandémie en se contractant de 3,2%, un fléchissement qui s'était aggravé au troisième trimestre avec une contraction du PIB à -1,1%.

Le déficit budgétaire est ressorti à 10,4% et le taux d'inflation a lui grimpé à 10,4 % en décembre 2020, selon la Banque centrale.

Le Ghana vit-il son mirage pétrolier?

Avec la découverte de ses gisements de pétrole au début des années 2000, le Ghana s'est laisser embourber dans une spirale d'endettement qui suscite la controverse alors que la manne pétrolière était censée renflouer suffisamment les caisses publiques. Et de plus en plus l'utilisation de ses ressources empruntées fait débat.

Dans une interview accordée à la presse locale, Diana Acconcia, ambassadrice de l'Union européenne (UE) au Ghana a soutenu que " le problème est qu'une grande partie des dépenses publiques est consacrée à payer les intérêts, les salaires et pas beaucoup à des investissements productifs en chute libre ". 

Cette remarque rappelle le choix qu'avait fait le gouvernement en son temps d'augmenter les salaires des fonctionnaires plutôt que de donner la priorité aux investissements pour soutenir la croissance économique. Comme en Algérie ou en Angola, le pétrole semble confirmer sa réputation de  mirage pour  les pays en développement.

Rappelons qu'en 2020, le Ghana a lancé un eurobond de 3 milliards de dollars sur le marché international. Le pays prévoit cette année 2021 lever entre 3 à 5 milliards $ d'eurobonds auprès des investisseurs internationaux.

Olivia Yao

Publié le 04/02/21 14:30

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