L'avenir du commerce africain dépendra autant de la qualité de ses ressources financières que de l'abondance de ses richesses naturelles. À l'ouverture, ce 4 novembre à Abidjan, du 25ᵉ séminaire sur le financement du commerce de l'Afreximbank (ATFS – Afreximbank Trade Finance Seminar), Gwen Mwaba, directrice générale du financement du commerce et de la banque correspondante d'Afreximbank, a appelé à renforcer les capacités financières du continent pour transformer son potentiel économique en prospérité durable.
‘'L'Afrique dispose d'immenses ressources, des minerais aux hydrocarbures en passant par les chaînes de valeur agricoles et logistiques. Mais pour convertir ces atouts en développement, il faut des institutions bancaires solides, des professionnels hautement qualifiés et une gestion rigoureuse du risque'', a-t-elle déclaré devant une audience regroupant banquiers, régulateurs et responsables publics.
La montée en compétences, clé de l'autonomie financière
Pour Gwen Mwaba, la bataille du commerce africain se jouera aussi sur le capital humain. ‘'Des banquiers bien formés, capables de structurer des financements complexes, sont essentiels pour soutenir les chaînes de valeur intensives en capital tout en respectant les exigences environnementales et sociales'', a-t-elle rappelé.
La formation est précisément au cœur de ce rendez-vous annuel, qui célèbre cette année un quart de siècle d'existence. Depuis sa création, le séminaire a formé des milliers de financiers africains, contribuant à l'émergence d'un savoir-faire continental en matière de financement du commerce, souvent considéré comme le nerf vital des économies émergentes.
Afreximbank met en avant une stratégie fondée sur trois piliers, à savoir soutenir les secteurs exportateurs et les infrastructures de commerce ; mobiliser le capital privé via des mécanismes de partage de risque ; et renforcer les compétences des acteurs bancaires et publics.
La banque se positionne comme un pivot de la transformation industrielle et de l'intégration commerciale du continent. Ses initiatives incluent des lignes de financement massives, des instruments innovants d'atténuation des risques et des mécanismes de financement spécialisés alignés sur les critères ESG.
Avec plus de 40 milliards de dollars d'actifs fin 2024, une présence multirégionale et un rôle central dans le déploiement du PAPSS, le système panafricain de paiement pour l'AfCFTA, l'institution s'impose comme l'une des fondations de la nouvelle architecture financière africaine.
Digitalisation, gestion du risque et coopération
Les échanges de cette édition se concentrent sur trois tendances structurantes : la digitalisation et l'usage de la donnée pour fluidifier les opérations commerciales ; la gestion du risque dans un environnement mondial plus volatil ; et la coopération entre banques, fintechs, institutions multilatérales et États pour construire des solutions évolutives
La session sera suivie d'un atelier dédié au factoring, instrument clé pour soutenir les PME exportatrices, maillon souvent fragile mais central des chaînes de valeur africaines.
L'enjeu ici est le fait que l'Afrique veille disposer de ses propres capacités financières pour soutenir son industrialisation et ses échanges intra-continentaux, conformément aux objectifs de l'AfCFTA.
‘'Le financement du commerce doit faire circuler la valeur vers les entreprises qui en ont besoin, de manière stable et inclusive'', a conclu Mme Mwaba, confiante dans la capacité du séminaire à produire des résultats concrets.
La Rédaction
Publié le 04/11/25 19:12


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