Bénin : L’Etat cède en partie ses actions dans la BIIC, son fleuron bancaire, en vue d’une entrée à la BRVM

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Après la privatisation réussie de la Loterie Nationale du Bénin (LNB), l'État béninois poursuit sa stratégie de désengagement partiel de ses actifs publics. Cette fois, il s'agit de la BIIC (Banque Internationale pour l'Industrie et le Commerce), leader du secteur bancaire local. L'opération, qui prend la forme d'une Offre Publique de Vente (OPV), vise à introduire cette institution phare à la BRVM.

Selon LAnote d'information consultée par Sika Finance, la BIIC est présentée comme " l'établissement public aux fondamentaux les plus solides pour une cotation bancaire ". Issue en 2020 de la fusion entre la BIBE (Banque Internationale du Bénin) et la BAIC (Banque Africaine pour l'Industrie et le Commerce), la BIIC dispose d'un capital social de 82,5 milliards FCFA. Actuellement, l'État béninois en détient 51,26 % et va céder une part importante de sa participation dans le cadre de cette opération.

Des performances financières solides

En trois ans d'existence, la BIIC a su démontrer une dynamique de croissance exceptionnelle. Entre 2021 et 2023, son Produit Net Bancaire (PNB, chiffre d'affaires) a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 62 %, porté par une hausse significative des commissions, des produits nets d'intérêts et des opérations financières.

Le résultat net, quant à lui, est passé de 5,78 milliards FCFA en 2021 à 27,27 milliards FCFA en 2023, soit une croissance impressionnante de 117 %. Cette performance repose notamment sur une réduction notable du coefficient d'exploitation, passé de 50 % en 2021 à 30 % en 2023, et sur une maîtrise accrue du risque, avec une baisse du coût du risque de –1,5 milliard FCFA à –586 millions FCFA sur la même période.

De fortes perspectives et des dividendes prometteurs

Les projections jusqu'en 2030 confirment la solidité du modèle économique de la BIIC. Le PNB devrait croître en moyenne de 12,2 % par an pour atteindre près de 97 milliards FCFA à cet horizon. En parallèle, le résultat brut d'exploitation, indicateur clé de la rentabilité opérationnelle, et le résultat net suivront une trajectoire ascendante, soutenus par des initiatives de digitalisation et d'optimisation des coûts.

Dès 2024, la BIIC prévoit un bénéfice net de 32,4 milliards FCFA, en hausse de 19 % par rapport à 2023. Cette tendance se poursuivra avec un résultat net attendu à 45,6 milliards FCFA en 2026 et à 49,1 milliards FCFA en 2029. Signe encourageant pour les investisseurs, la banque s'engage à distribuer entre 60 % et 80 % de son résultat net dès le premier exercice suivant sa cotation. Les souscripteurs à l'OPV bénéficieront ainsi des dividendes dès 2024.

Les modalités de l'OPV

L'opération porte sur 30,4 % à 40 % du capital de la BIIC, soit entre 17,558 et 23,1 millions d'actions, au prix nominal de 5 250 FCFA l'unité. La souscription sera ouverte du 13 janvier au 18 février 2025, avec une première cotation prévue pour le 26 février 2025, selon le calendrier indicatif.

Pour garantir une large adhésion nationale, 50 % des actions sont réservées aux investisseurs béninois, répartis entre particuliers (30 %) et institutions (20 %). Les investisseurs étrangers pourront souscrire à l'autre moitié des titres au même prix.

Cette privatisation partielle s'inscrit dans le Programme d'Actions du Gouvernement (PAG), qui privilégie le rôle de l'investissement privé dans la croissance économique. Après le succès de la privatisation de la LNB, cette opération marque une nouvelle étape dans la consolidation de la position du Bénin sur la scène financière régionale.

Avec des résultats financiers solides et des perspectives de croissance prometteuses, la BIIC s'affirme comme un acteur stratégique du secteur bancaire ouest-africain. Son introduction à la BRVM pourrait séduire des investisseurs désireux d'accompagner l'essor économique du Bénin et la dynamique du marché régional.

Soulignons que l'opération a pour arrangeur et chef de file Ecobank Investment Corporation (EIC), la SGI du groupe Ecobank pour la zone UEMOA. 

Jean Mermoz Konandi

Publié le 27/12/24 09:24

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