Bloomfield Investment note le Bénin dans la catégorie A

L'agence de notation Bloomfield Investment a évalué la qualité de crédit de l'Etat du Bénin dans la catégorie investment grade dans le cadre d'une notation financière en monnaie locale (Franc CFA). Les notes A- (à long terme) et A+ (à court terme) ont été octroyés avec des perspectives stables pour la toute première évaluation financière du pays dans un contexte local.

L'agence évoque respectivement " une qualité de crédit élevée " à long terme et une " certitude de remboursement en temps opportun " à court terme dans un environnement économique dont les voyants sont au vert.

Une bonne dynamique économique

La croissance du PIB a régulièrement progressé passant de 2,1% en 2015 à 6,8% fin 2018 portée par le coton et les échanges avec le géant nigérian, mais également par les effets induits du PAG, le plan stratégique de développement mis en oeuvre par les autorités.

Dans le même temps, relève Bloomfield, le Bénin a réussi, fin 2018, " une opération de reprofilage d'une partie de sa dette intérieure, substituée par une dette à taux concessionnel et avec une maturité plus longue, lui permettant ainsi d'économiser 34,37 milliards de francs CFA sur le service de la dette au cours des cinq prochaines années ". Une opération qui a eu pour effet une bonne "maîtrise" de la dette même si cette dernière s'est affichée en hausse à 56,1% du PIB fin 2018 (54,4% en 2017)

Dans la même dynamique, le déficit budgétaire évalué à 8% du PIB en 2014 s'est réduit 4% en 2018.

Banques " fragiles " et économie " peu diversifiée "

Le Bénin reste toutefois une économie " peu diversifiée " qui reste encore dépendante des échanges avec son voisin nigérian. En outre le pays est contraint par " le service de la dette et la masse salariale (qui) absorbent une part importante des ressources propres de l'Etat (85% en moyenne entre 2014 et 2017) ".

Le secteur bancaire reste un autre point de fragilité en raison d'un taux de prêts improductifs relativement élevé.

Par ailleurs, les récentes tensions politiques nées des élections présidentielles et la menace terroriste présente dans région restent des sources d'inquiétude

Jean Mermoz Konandi

Publié le 05/08/19 15:39