Le gouvernement burkinabè franchit un nouveau tournant dans la gestion du transport public urbain. Les autorités du pays ont en effet officialisé ce 27 novembre, la prise de contrôle totale de la SOTRACO, Société de transport en commun, marquant la fin de l'actionnariat privé au sein de cette entreprise stratégique pour la mobilité des populations.
Cette décision intervient dans un contexte où la société, créée en 2003 comme structure d'économie mixte, fait face à des défis opérationnels et financiers persistants, malgré d'importants investissements publics récents. En clair, il s'agit de la prise des actions par l'Etat et le contrôle de 36 075 actions représentant 8,39% du capital social de la SOTRACO détenues par divers actionnaires privés.
Depuis sa création et le démarrage progressif de ses activités à Ouagadougou, puis à Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouahigouya, la SOTRACO s'est imposée comme un acteur central du transport urbain au Burkina Faso. Son capital social initial de 800 millions FCFA avait été porté à 5 milliards FCFA en 2024, témoignant de l'ambition croissante des autorités de renforcer ce service essentiel.
Dans le cadre de l'initiative présidentielle pour une éducation de qualité, l'État a engagé en 2024 un programme massif d'investissement incluant l'acquisition de 500 nouveaux bus pour un montant de 44,86 milliards F CFA. L'objectif vise à améliorer la mobilité des élèves, étudiants et de la population, dans un contexte urbain marqué par une demande croissante et des difficultés d'accès au transport.
Malgré ces injections de fonds, la SOTRACO a enregistré en 2024 un déficit de 182,6 millions FCFA, reflet de fragilités structurelles : faible rentabilité des lignes, coûts d'exploitation élevés, gouvernance perfectible, vieillissement rapide du matériel roulant, entre autres. Face à ces difficultés et à la nécessité de garantir un service public fluide et régulier, le gouvernement a choisi de reprendre totalement la main.
Pour l'exécutif burkinabè, cette reprise en main répond à un double impératif : efficacité opérationnelle et cohérence stratégique. En contrôlant totalement l'entreprise, l'État entend impulser une gestion plus rigoureuse et mieux alignée sur les priorités nationales, notamment : la facilitation des déplacements urbains, la prise en charge des besoins croissants de mobilité des élèves et étudiants et l'amélioration du cadre de vie en milieu urbain. Le gouvernement mise sur une restructuration interne, une gouvernance renouvelée et une optimisation de l'exploitation pour remettre la SOTRACO sur une trajectoire de performance durable.
Narcisse Angan
Publié le 28/11/25 16:47


SN
CM

