Cacao/ Cartel Côte d'Ivoire - Ghana : Vers un boycott du meeting de la World Cocoa Foundation ?

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Le bras de fer entre les leaders mondiaux de l'or brun et les multinationales du chocolat se poursuit. La Côte d'Ivoire et le Ghana qui fournissent à eux deux 60% de l'offre de cacao au niveau mondial prévoient montrer leur grogne contre les géants chocolatiers en boycottant la réunion de la World Cocoa Foundation qui se tiendra les 26 et 27 octobre prochain à Bruxelles, en Belgique, informe Reuters.

Diversion of farm inputs: COCOBOD puts security agencies on alert -  Ghanaian Times

Joseph Aidoo, directeur général du COCOBOD

'' Le directeur général n'assistera pas à la réunion de la World Cocoa Foundation et aucun des cadres du COCOBOD n'y sera", a déclaré Fiifi Boafo, porte-parole du COCOBOD, l'organisme de réglementation du cacao au Ghana, cite le confère.

Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil du café et du cacao

Du côté de la Côte d'Ivoire, même lutte, même son de cloche. Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil du café et du cacao (CCC) prévoit également ne pas assister au prochain meeting de l'organisation en signe de protestation.

Au cœur de cette grogne se trouve l'épineuse question du ''différentiel de revenu décent (DRD)''. En effet, depuis son adoption, le DRD - qui est une prime de 400 dollars/tonne versée aux paysans en vue d'améliorer leurs revenus et assurer la pérennité de la culture cacao - peine encore à être respectée, en dépit d'une demande mondiale qui demeure forte.

Deux mois plus tôt, en septembre dernier à Rome (Italie), Yves Brahima Koné était monté au créneau, lors de la réunion annuelle de l'Association Européenne du Cacao (ECA) pour dénoncer le refus des multinationales qui usent parfois de chantages pour se dérober de leurs engagements.

Voir aussi - Cacao : Les négociants s'engagent à verser une prime de 400 $ sur le cours de la tonne

"Le DRD, acté en 2019 après moult négociations, était une décision consensuelle, alors présenté comme meilleure alternative pour limiter l'impact de la forte volatilité des cours du cacao sur les revenus des paysans, soutenir leur pouvoir d'achat et donc améliorer leurs conditions de vie. Toutefois, sa mise en œuvre reste problématique et est loin d'être un acquis'', avait-il déploré.

Exportant environ 70% de leur production de cacao sous forme brut, ces deux pays d'Afrique de l'Ouest souhaitent accroître leur taux de transformation. En Côte d'Ivoire, par exemple, l'objectif est de passer d'un taux de transformation actuel de 37% à 50% d'ici fin 2022. Une ambition qui vise à capter plus de valeur ajoutée et en outre influencer les cours mondiaux du cacao. Cette dernière visée est également le fer de lance de l'initiative Côte d'Ivoire - Ghana lancée en 2020 et qui devrait accueillir deux nouveaux pays, le Nigéria et le Cameroun, afin de faire pencher la balance un peu plus en faveur les paysans.

Olivia Yao

Publié le 22/10/22 08:33

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