Au 30 juin 2025, l'encours de la dette publique du Cameroun s'élève à 14 105 milliards FCFA, soit 43 % du PIB. D'après le rapport mensuel sur la dette publié par la Caisse autonome d'amortissement (CAA), ce montant traduit une diminution de 1,1 % par rapport à mai et de 3,3 % sur un trimestre. En revanche, il marque une hausse modérée de 1,8 % sur un an.
Cette évolution s'inscrit dans la ligne de ''la Stratégie d'endettement à moyen terme 2025-2027'', qui fixe la limite nationale de soutenabilité à 50 % du PIB, un seuil plus prudent que le plafond communautaire de 70 % du PIB appliqué en zone CEMAC, peut-on lire dans le rapport susmentionné.
L'essentiel de la dette publique est porté par l'administration centrale (93 %). Les entreprises publiques en détiennent 6,8 %, tandis que les collectivités territoriales décentralisées (CTD) n'en supportent que 0,2 %. Le recensement et la consolidation de la dette des CTD sont toujours en cours.
À fin juin, la dette directe de l'État s'établit à 13 115 milliards de FCFA (40 % du PIB). Elle recule de 1,4 % en un mois et de 3,1 % sur trois mois, mais progresse de 2,5 % sur douze mois.
Elle reste dominée par les emprunts extérieurs (64,9 %), principalement contractés auprès de bailleurs multilatéraux (53,6 % de la dette extérieure) et bilatéraux (31,1 %). La dette intérieure, qui représente 35,1 % de l'encours, provient en majorité des titres publics (45,5 % de la dette intérieure) et de la dette structurée (19,4 %).
La dette directe des établissements et entreprises publics atteint 964 milliards de FCFA (2,9 % du PIB). Elle baisse de 1,4 % en un mois, de 4,6 % sur un trimestre et de 7,1 % en un an. Les créances extérieures représentent 47 % de ce montant, contre 32,8 % pour la dette bancaire intérieure et 20,2 % pour la dette flottante.
Les engagements conditionnels explicites de l'État sont évalués à 4 897 milliards de FCFA (14,9 % du PIB), quasi stables par rapport au mois précédent et au trimestre, mais en légère baisse (-0,1 %) sur un an. Ils sont composés à 99,5 % d'investissements réalisés dans le cadre de partenariats public-privé (PPP) et à 0,5 % de dettes garanties.
La dette des CTD reste faible (26 milliards de FCFA), avec une prédominance de la dette flottante (60,8 %). Les autorités '' poursuivent leur travail d'amélioration de la comptabilisation et du suivi de ladite dette, en coordination avec les ministères et comités compétents'', souligne le rapport.
La dette extérieure de l'administration centrale s'établit à 8 510 milliards de FCFA (26 % du PIB). Elle recule de 1,7 % sur un mois et de 2,1 % sur un trimestre, mais progresse de 2 % sur un an. Les emprunts multilatéraux constituent la première source (53,6 %), suivis des financements bilatéraux (31,1 %) et commerciaux (15,3 %).
La composante multilatérale atteint 4 559,3 milliards de FCFA, dont 1 498 milliards d'appuis budgétaires. Elle augmente de 9,8 % sur un an, portée par de nouvelles conventions de financement et des conditions favorables accordées par les créanciers. Les principaux prêteurs sont la Banque mondiale (IDA et BIRD), qui détient 43,5 % de la dette multilatérale, et le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD et FAD), avec 24,5 %.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 01/08/25 13:20