Cameroun : La production diamantifère double à 6 219 carats en 2024

Le sous-sol camerounais a officiellement livré 6 219,81 carats de diamants bruts en 2024 pour 120 millions FCFA de revenus, selon les données du gouvernement présentées lors de la réunion du Système de certification du Processus de Kimberley qui s'est tenue le 16 janvier dernier à Yaoundé. Cette performance représente plus du double de la production de 2023 qui avait culminé à 3 305,79 carats.

Le gouvernement n'a pas révélé les raisons de cette progression. Cependant, souffle-t-on au sein du Secrétariat permanent national du Processus de Kimberley (SNPPK), cette production ne reflète pas le potentiel réel du pays, puisque d'importantes quantités de diamants continuent d'échapper aux circuits formels. L'exploitation diamantifère au Cameroun se fait essentiellement de manière artisanale ou semi-artisanale, ce qui ne permet pas d'avoir une évaluation précise de la production.

Bien plus, le SNPPK explique qu'il a éprouvé de nombreuses difficultés à remplir sa mission de traçage. Ce notamment en raison de "l'obsolescence de certains textes organiques au regard des nouvelles orientations des principes et exigences du système de certification et des nouvelles missions assignées au secrétariat national, dont la traçabilité du diamant issu de l'exploitation artisanale semi-mécanisée. Il y'a aussi le niveau trop élevé des droits de douane sur l'exportation de diamants bruts qui continue de plomber les exportations", a indiqué Daniel Mackaire Eloung Nna, le coordonnateur du SNPPK.

Précisons que l'exploitation du diamant, exclusivement artisanale, est pratiquée sur les gisements alluvionnaires des départements Kadey (chef-lieu Batouri) et Boumba & Ngoko (chef-lieu Yokadouma) de la région de l'Est-Cameroun. En 2010, il fut découvert près de Yokadouma, toujours à l'Est, l'un des plus importants gisements au monde. Bien que différents chiffres circulent, le gisement de Mobilong disposerait en effet d'une réserve d'au moins 400 à 500 millions de carats de diamant brut. Un potentiel qui n'est toujours pas pleinement monétisé à date.

La Rédaction

Publié le 23/01/25 13:48