Plus de 3 ans après l'incendie qui a ravagé une partie des installations de la Société nationale de raffinage (SONARA), l'État camerounais est au four et au moulin pour rembourser les dettes de cette entité publique estimés à 711 milliards de FCFA (1,070 milliard de dollars). Le gouvernement ne l'intègre pas dans le passif de la comptabilité publique, mais est le garant en dernier ressort de cette obligation. Yaoundé est parvenu ce 22 septembre à un accord avec Vitol, l'un des principaux fournisseurs en produits pétroliers de l'unique raffinerie du pays, qui lui réclamait une créance de 185 milliards de FCFA (278 millions de dollars).
L'accord prévoit un remboursement de manière échelonnée sur une période de 10 ans assortie d'un taux d'intérêt hors taxes de 5,5% par an. Pour le financer, l'État prélève 47,88 FCFA sur chaque litre de produit pétrolier vendu à la pompe pour approvisionner un compte séquestre logé dans les livres de la Banque Centrale (BEAC). À chaque échéance, le montant prévu dans le tableau d'amortissement est prélevé et reversé dans le compte du trader suisse.
Il s'agit d'une convention-type qui va s'appliquer aux autres fournisseurs à qui la SONARA doit de l'argent à savoir Gunvor, Mercuria, Addax, Trafigura, PSTV, Glencore, Petra et Sahara Energy. Une convention similaire avait déjà été signée en octobre 2021 avec 9 banques locales qui revendiquent une ardoise de 261,4 milliards de FCFA à la raffinerie.
Une fois l'accord conclu avec le reste des traders, l'État du Cameroun devrait pouvoir boucler la restructuration d'un montant global de 632,5 milliards de FCFA au profit de l'entreprise publique la plus endettée du Cameroun.
L'équation de la réhabilitation
A côté de l'effacement de la dette commerciale, la reconstitution des unités détruites et la relance des activités de la raffinerie demeurent toutes aussi importantes pour les pouvoirs publics. En effet, depuis l'incendie, le raffineur est réduit au statut de simple importateur de pétrole.
En plus de la reconstruction des unités détruites, le pays veut moderniser son unique raffinerie en y installant un système d'hydrocraquage qui permet de raffiner le pétrole brut local à moindre coût et de réduire la dépendance aux importations. Ce qui va permettre à la SONARA d'augmenter sa capacité de raffinage annuelle de 2,1 millions à 3,5 millions de tonnes. Pour cet ambitieux projet, il faudra décaisser la coquette somme de 600 milliards de FCFA.
Fernand Ghokeng
Communiqué
Publié le 22/09/22 17:14
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Folly 24/09/22 04:30 |
Depuis les indépendances les pays africains sont à la traine pour ce domaine vital. |
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