CEMAC : La Banque centrale veut doubler le taux d’inclusion financière à 60% d’ici 2030

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La BEAC, la banque centrale des 6 pays de la zone CEMAC, envisage de porter le taux d'inclusion financière de la région à 60% de la population en 2029 et à 75% à l'horizon 2032, contre 32% en 2021. Cet objectif est décliné dans la Stratégie Régionale d'Inclusion financière (SRIF) 2025-2029 que l'institution dirigée par Yvon Sana Bangui vient de rendre public.

Le taux d'inclusion financière renvoie, selon la BEAC, à la proportion d'adultes de plus de 15 ans ayant un compte dans un établissement de crédit, un établissement de microfinance ou possédant un compte de paiement par mobile money. À travers la SRIF, la BEAC veut "permettre l'accès et l'utilisation d'une gamme de produits et services financiers adaptés, variés et abordables aux populations vulnérables (ou exclues financièrement), notamment pour les jeunes, femmes, populations rurales et MPME (Micros, Petites et Moyennes Entreprises) de la zone CEMAC", souligne l'institution. Le budget pour la mise en œuvre de la Stratégie a été fixé à 43,8 milliards FCFA (environ 66,8 millions d'euros), mais la BEAC n'a pas indiqué comment elle comptait la financer.

Une prédominance de la finance informelle

Sur une population de la CEMAC estimée à 58 millions d'habitants en 2021, seuls 4,5 millions de comptes étaient ouverts dans les livres de banques et 3,5 millions de comptes dans les microfinances. La percée du mobile money a grandement contribué à renforcer l'inclusion financière dans la région. La BEAC dénombrait à cette période près de 35 millions de comptes de paiement par mobile money, dont 14 millions de comptes actifs. Mais à 32%, le taux d'inclusion financière de la CEMAC reste assez faible comparé à celui de l'UEMOA, par exemple, où il est estimé à 41% selon la Banque mondiale, avec 85,72% pour un pays comme le Togo.

Selon la Banque centrale, un des freins au faible taux d'inclusion dans la CEMAC est la prédominance des services de crédit et d'épargne informels comparée aux services formels. Cela traduit une inadéquation entre les besoins des populations et l'offre de services financiers formels. Les segments les plus exclus du système financier formel sont les femmes, les jeunes, les personnes les plus pauvres, la population rurale et les MPME. Des segments qui apparaissent donc comme des cibles à privilégier dans la Stratégie de la CEMAC.

Axes stratégiques

Pour atteindre l'objectif qu'elle s'est fixée dans la SRIF, la BEAC entend mettre en œuvre diverses actions réparties en 6 axes stratégiques, à savoir : l'éducation et la protection des consommateurs des services financiers ; la promotion et facilitation de l'innovation, de l'utilisation des services financiers numériques et la mise en place d'un cadre réglementaire propice. L'institution prévoit également de faciliter l'accès et utilisation de services financiers abordables, fiables et sécurisés ainsi que des données fiables sur l'inclusion financière tout en renforçant les capacités des acteurs.
Pour la mise en œuvre, la coordination et la supervision de la SRIF au niveau régional, une cellule sera créée au niveau de la BEAC tandis que les ministères en charge de la monnaie et du crédit des différents pays assureront l'implémentation au niveau national.

Cédrick JIONGO

La Rédaction

Publié le 07/02/25 18:52

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