CEMAC : Les nouveaux crédits bancaires frôlent 2 500 milliards FCFA au 3e trimestre 2024

L'encours des nouveaux crédits accordés par les banques de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) affiche une hausse annuelle de 1,52%, atteignant 2 492 milliards FCFA au troisième trimestre 2024, contre 2 454,7 milliards un an auparavant. Cette dynamique de croissance masque toutefois un repli de 5,21% par rapport au deuxième trimestre 2024, où l'enveloppe globale des prêts s'élevait à 2 628,8 milliards FCFA.

Le secteur bancaire continue d'être le principal acteur du financement dans la région, avec 99,54% du total des nouveaux crédits, soit 2 480,4 milliards FCFA accordés par les banques. En revanche, les établissements financiers spécialisés ne représentent que 0,56% du total, avec 11,5 milliards FCFA de prêts octroyés.

La répartition géographique des crédits confirme la prééminence du Cameroun, qui absorbe 67,45% des nouveaux financements bancaires de la sous-région. Cette domination s'est renforcée par rapport à l'année précédente, où sa part était de 62,9%. En revanche, le Gabon, deuxième pays en termes de volume de crédits octroyés, a vu sa part baisser de 16,17% à 12,60%.

Derrière ces deux poids lourds, le Congo, le Tchad et la Guinée équatoriale se partagent l'essentiel du reste des financements, tandis que la République centrafricaine (RCA) reste à la traîne avec seulement 1,05% des crédits accordés. Cette faiblesse s'explique par le faible niveau de bancarisation et les contraintes économiques persistantes dans le pays.

Si le volume des crédits affiche une croissance modérée, le nombre de prêts octroyés enregistre une hausse significative de 24,67% en glissement annuel. Le nombre total de crédits est ainsi passé de 267 054 au troisième trimestre 2023 à 332 945 un an plus tard.

Cette hausse se confirme également en variation trimestrielle, avec une progression de 24,34% par rapport au deuxième trimestre 2024 (267 777 crédits octroyés). La répartition géographique suit la même tendance que celle des montants accordés : le Cameroun domine avec 278 580 nouveaux crédits, tandis que la RCA reste en bas de l'échelle avec 6 454 prêts accordés.

Les crédits accordés dans la région profitent en grande partie aux grandes entreprises (GE) et aux PME, qui captent 82,84% des prêts bancaires. L'encours destiné aux entreprises a progressé de 1 896,2 milliards FCFA en 2023 à 2 064,4 milliards FCFA en 2024. Cependant, en comparaison avec le deuxième trimestre 2024, il enregistre un léger repli de 1,18%, avec un encours précédent de 2 089,1 milliards FCFA.

Dans le détail, les grandes entreprises (GE) ont bénéficié de 1 542,2 milliards FCFA au troisième trimestre 2024, contre 1 349,7 milliards un an plus tôt (+14,3%). Cependant, en variation trimestrielle, on observe un repli de 9,59% par rapport aux 1 705,3 milliards du trimestre précédent. Les PME ont reçu 522,2 milliards FCFA, contre 507,6 milliards en 2023, soit une hausse de 2,88%. En trois mois, leur financement a progressé de 6,3% par rapport aux 491,2 milliards FCFA du deuxième trimestre 2024.

À l'inverse, les crédits aux particuliers sont en recul de 8,70% en un an, atteignant 311,6 milliards FCFA contre 341,3 milliards en 2023. Toutefois, en comparaison trimestrielle, on note une remontée de 11,94%, après un plancher de 278,4 milliards FCFA au trimestre précédent.

Les autres bénéficiaires, comme les ONG, syndicats et associations, enregistrent une forte progression de 33,8 milliards FCFA au T3 2024, contre 19,0 milliards un an plus tôt. À l'inverse, les financements destinés aux administrations publiques et collectivités décentralisées s'effondrent, passant de 237,1 milliards FCFA en 2023 à 82,1 milliards FCFA en 2024, soit une baisse annuelle de 65,4%.

Une baisse des taux débiteurs

Malgré la hausse des crédits, le coût de l'emprunt diminue légèrement en zone CEMAC. Les taux débiteurs moyens reculent de 33 points de base en un an, passant de 9,78% au troisième trimestre 2023 à 9,45% en 2024. Cette tendance s'explique principalement par la baisse des taux appliqués par les banques, qui concentrent la majorité des crédits.

Le taux effectif global (TEG) moyen des banques est ainsi passé de 9,69 % à 9,38 % sur un an. En revanche, les établissements financiers spécialisés ont vu leurs taux grimper de 49 points de base, atteignant 23,15% contre 22,66% un an plus tôt. Toutefois, en variation trimestrielle, ces taux ont fortement reculé de 223 points de base, illustrant une certaine volatilité des coûts d'emprunt pour les clients de ces établissements.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 21/03/25 16:48