Centrafrique : 9 milliards USD de promesse pour financer le plan national de développement

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Le gouvernement centrafricain a obtenu des promesses de financement de l'ordre de 9 milliards de dollars lors de la table ronde internationale organisée les 14 et 15 septembre 2025 à Casablanca, au Maroc. L'information a été révélée par la radio indépendante Ndeke Luka le 16 septembre. Cette rencontre, coorganisée par les exécutifs centrafricain et marocain, visait à mobiliser des fonds pour le Plan national de développement (PND 2024-2028), dont le coût global est estimé à environ 12 milliards de dollars, soit plus de 7 000 milliards de FCFA.

Selon les informations publiées par Ndeke Luka au lendemain de la rencontre, plusieurs partenaires internationaux ont annoncé des contributions chiffrées. Le système des Nations unies a fait savoir qu'il engagerait environ 600 millions de dollars. La Société financière internationale (SFI), filiale du groupe Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé 1 milliard de dollars. La coopération chinoise a mis sur la table 720 millions de dollars, tandis que l'Union européenne a évoqué un appui de 300 millions de dollars.

Du côté des acteurs privés et institutionnels, Emy Holding a fait état d'une enveloppe de 830 millions de dollars et le cabinet Link d'environ 898 millions de dollars. Pour sa part, la Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC) a promis 33 millions de dollars. Enfin, la Banque africaine de développement (BAD) avait, dès avant la rencontre de Casablanca, déjà pris des engagements équivalents à 2 milliards de dollars. Ces montants portent le total des promesses actuelles à environ 11 milliards de dollars, soit un niveau proche du besoin global de financement du plan.

Présenté publiquement avant la table ronde, le PND 2024-2028 constitue le cadre stratégique de développement du pays pour les cinq prochaines années. Dans son discours d'ouverture du 14 septembre à Casablanca, le président Faustin-Archange Touadéra a détaillé les cibles fixées par son gouvernement. Selon ses propos retranscrits par Ndeke Luka, le plan prévoit " une croissance moyenne annuelle du PIB réel de 4,2 % d'ici 2028, une réduction de l'incidence de la pauvreté de 68,8 % à 62 %, une baisse du taux de mortalité infanto-juvénile de 99 à 45 pour 1 000 naissances, ainsi qu'une amélioration substantielle de l'accès à l'électricité, de 17 % à 40 %, et à l'eau potable, de 37 % à 60 % ".

Le plan est structuré autour de cinq axes stratégiques. Il est notamment question de renforcer la sécurité et la gouvernance, développer le capital humain et les services sociaux de base, construire des infrastructures résilientes, transformer les filières productives pour une croissance inclusive, et intégrer la durabilité environnementale et l'adaptation au changement climatique.

La République centrafricaine, pays enclavé d'environ 5,5 millions d'habitants, reste classée parmi les pays les moins avancés du monde. Le gouvernement met en avant la stabilisation politique intervenue depuis l'arrivée au pouvoir de Faustin-Archange Touadéra en 2016. Le pays a connu une croissance de 5,1 % en 2024, selon les chiffres officiels cités dans les documents de présentation du PND, et une inflation contenue à 1,5 %.

Les autorités de Bangui soulignent également les ressources disponibles. La Banque mondiale a recensé plus de 470 gisements miniers, incluant diamants, or, uranium, fer ou coltan. Le pays dispose de 15 millions d'hectares de terres arables, dont seulement 5 % exploités, et de 23 millions d'hectares de forêts, représentant environ un tiers du territoire.

À l'issue de la table ronde de Casablanca, le gouvernement centrafricain estime avoir franchi une étape importante pour la mobilisation de ses partenaires. Comme l'a résumé le président Touadéra dans son discours du 14 septembre : " Nous sommes déterminés à libérer le potentiel largement inexploité de notre pays en accélérant la croissance économique, en construisant des infrastructures résilientes et durables, en améliorant les services publics de base et en offrant des incitations aux investisseurs. "

Pour Bangui, l'enjeu est désormais de transformer ces promesses financières en investissements effectifs. Les autorités annoncent avoir défini 543 projets spécifiques à réaliser d'ici 2028. Ils couvrent des secteurs variés : 2 300 kilomètres de routes nationales à bitumer, 3 000 kilomètres de fibre optique à déployer, et un taux d'électrification à relever de 4 % à 38 %.

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 17/09/25 08:18

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