Ces facteurs qui creusent les inégalités dans le monde entre les riches et les pauvres

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En 2024, la richesse des milliardaires dans le monde a augmenté de 2 000 milliards de dollars, soit 5,7 milliards par jour, un rythme trois fois plus rapide que l'année précédente, selon les données d'Oxfam. Le nombre de milliardaires a bondi de 2 565 à 2 769, portant leur fortune conjointe à 15 000 milliards de dollars, un record historique.

Dans le même temps, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté n'a pratiquement pas évolué depuis 1990, selon la Banque mondiale.

Ce contraste saisissant illustre l'aggravation des inégalités mondiales. Alors que les dix hommes les plus riches du monde voient leur fortune croître de près de 100 millions de dollars par jour, la majorité de la population mondiale continue de lutter pour sa survie économique.

Un capitalisme de rente favorisant la concentration des richesses

Contrairement au mythe du milliardaire ‘'self-made'', 60% des fortunes des ultra-riches proviennent d'un héritage, de monopoles ou de liens de connivence avec les élites politiques. Oxfam révèle que 36% de leur fortune est issue d'un héritage, et que toutes les personnes milliardaires âgées de moins de 30 ans ont hérité de leur fortune. Plus de 5 200 milliards de dollars seront ainsi transférés aux héritiers de l'élite économique d'ici les 30 prochaines années, perpétuant l'émergence d'une nouvelle aristocratie économique.

Les monopoles renforcent cette dynamique. De nombreux secteurs stratégiques – technologies, industries extractives, finance – sont dominés par un petit nombre d'acteurs qui captent une part disproportionnée de la valeur créée. Cette concentration des richesses confère aux milliardaires un pouvoir d'influence politique et médiatique croissant, contribuant à la reproduction d'un système économique qui leur est favorable.

Un transfert de richesses du Sud vers le Nord

L'accumulation des fortunes des ultra-riches repose également sur un système économique international qui perpétue le pillage des ressources des pays en développement. Selon Oxfam, l'exploitation des pays du Sud par les grandes puissances économiques reste une forme de colonialisme moderne.

Les pays à revenu faible et intermédiaire consacrant en moyenne près de la moitié de leur budget au remboursement de la dette, souvent détenue par des créanciers occidentaux. Depuis 1970, ces gouvernements ont versé 3 300 milliards de dollars d'intérêts aux banques et institutions financières des pays riches, un montant qui dépasse largement les dépenses combinées en santé et éducation.

En outre, les travailleurs des pays en développement, qui représentent 90% de la main-d'œuvre mondiale, ne perçoivent que 21% des revenus mondiaux. À qualification égale, un salarié des pays en développement gagne entre 87% et 95% de moins qu'un travailleur de pays riche.

Enfin, l'espérance de vie moyenne en Afrique reste toujours inférieure de 15 ans à celle des Européens, révélant l'impact durable des inégalités économiques et sociales.

Des propositions pour briser ce cycle des inégalités

Face à cette spirale de concentration des richesses, Oxfam propose plusieurs mesures pour rééquilibrer la répartition des ressources et freiner l'essor de l'extrême richesse. Il s'agit, entre autres, de fixer un plafond aux écarts de revenus pour garantir que les 10% les plus riches ne captent pas plus que les 40% les plus pauvres ; d'abolir les paradis fiscaux, instaurer un impôt mondial sur la fortune et mettre en place des droits de succession progressifs pour empêcher la transmission indue de grandes fortunes ; démanteler les monopoles, plafonner les rémunérations des PDG et garantir des salaires décents aux travailleurs des pays en développement.

Dr Ange Ponou

Publié le 27/02/25 12:13

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