Le forum économique du patronat ivoirien CGECI Academy a ouvert ses portes ce 28 octobre en présence du Premier ministre ivoirien Patrick ACHI, autour du thème " Crises et résiliences des entreprises en Afrique ", un sujet d'une grande pertinence dans le contexte de la crise de la Covid-19 qui a fait vaciller l'économie mondiale et remis en cause la viabilité de biens d'entreprises.
Les premiers bilans tirés de la Covid-19 ont montré que le tiers des entreprises en Afrique a été affecté, a indiqué le chef du gouvernement ivoirien qui a souligné en outre que si dans son pays 38% des entreprises ont eu à suspendre leurs activités, 2,5% ont définitivement fermé en dépit des plans de soutien initiés par les autorités. Et la situation aurait pu être bien pire …
Le patronat ivoirien veut donc s'employer à participer activement à la reprise économique tout en veillant à construire la résilience du monde entrepreneurial qui a pu se trouver bien démuni face à une série de chocs externes dont il n'a pas forcément la maîtrise.
" La résilience, c'est résister à un choc et à en tirer le meilleur pour l'avenir " a défini l'économiste français Jacques ATTALI qui a animé la grande conférence inaugurale de l'évènement. " Les organisations résilientes sont celles qui rebondissent et prospèrent après une perturbation des activités, car elles résistent aux impacts de la perturbation (grâce à une bonne gestion des risques), et sont adaptables, flexibles et durables face à la situation ", a partagé pour sa part Jean-Marie Ackah, le président de la CGECI, le patronat ivoirien, citant le rapport Gartner 2020.
Le choc de la Covid-19 est ainsi venu rappeler brutalement au monde et au secteur privé, en particulier en Afrique, qu'il importe plus qu'hier d'intégrer les différentes formes de risques qui planent sur leur environnement et leur business model. Une posture d'autant plus nécessaire que " les crises vont continuer à arriver ", a estimé Jacques ATTALI.
En effet, si le secteur privé africain, pour l'intellectuel français, s'est forgé " une tradition de résilience " face aux crises politique et sécuritaire qui surviennent plus ou moins sporadiquement à différents échelles, la donne a bien évolué avec l'émergence de nouveaux types de crises avec le réchauffement climatique qui exacerbe les catastrophes naturelles et affecte l'agriculture, la menace terroriste qui est une réalité bien ancrée dans le paysage africain ou encore les pandémies qui peuvent survenir de manière inattendue. " La crise sanitaire n'est pas achevée et déjà d'autres crises nous attendent ", a resumé Jean-Marie ACKAH.
"Anticiper les crises"
L'enjeu du forum est donc d'amener le secteur privé africain à adopter une attitude proactive afin de développer des capacités à amortir autant que possible les chocs, condition pour assurer leur pérennité. " Nous ne devons plus rester dans une posture d'attente de la crise pour ensuite essayer de réagir ; nous devons anticiper ", a fait valoir le patron des patrons ivoiriens.
" Ce Forum sera l'occasion d'échanger sur les meilleures pratiques devant permettre aux entreprises, non pas simplement de surnager en eaux troubles ou de surfer sur la vague, mais surtout de s'adapter et de repartir plus fort après les crises ", a-t-il en outre poursuivi.
Au nombre de ces pratiques, il faut au secteur privé et aux Etats de travailler à se projeter dans l'avenir pour mieux anticiper les crises. " Les pays qui seront à l'avenir les mieux préparés seront les plus résilients " a suggéré Jacques ATTALI qui exhorte les participants et de d'ores et déjà " penser au monde en 2030, aux menaces qui pointent à l'horizon mais aussi aux solutions à apporter ".
Les débats au cours de ces assises seront organisés autour d'une vingtaine de panels qui vont aborder différentes typologies de crises (sanitaires, financières, technologiques, climatiques, énergétiques, etc.) et réfléchir aux moyens de s'y préparer.
Le gotha du monde ivoirien des affaires qui va donc se retrouver durant deux jours, ces 28 et 29 octobre, est rejoint par une centaine d'intervenants de 15 pays dont des invités de marques comme Wamkele MENE, le secrétaire général de la ZLECAF.
Jean Mermoz Konandi
Publié le 28/10/21 19:20
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