Cheick Oumar OUATTARA, Représentant de la BID en Côte d’Ivoire : ‘’Nous projetons 2,1 milliards de dollars d’investissement en Côte d’Ivoire sur 5 ans’’

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Cheick Oumar OUATTARA, Représentant de la Banque Islamique de Développement en Côte d'Ivoire : 

Nous projetons 2,1 milliards de dollars d'investissement en Côte d'Ivoire sur 5 ans

 

Le groupe de la BID, la banque islamique de développement, a choisi un technocrate bien imprégné des dossiers des projets structurants de l'Etat ivoirien pour diriger son bureau d'Abidjan ouvert en début d'année. Cheick Oumar OUATTARA, ex conseiller au ministère ivoirien du Plan, passé par le cabinet du Premier ministre où il fut notamment le coordinateur national du programme américain MCC, le millenium challenge Corporation, est depuis mai dernier le représentant à Abidjan de l'institution 

Ingénieur civil, diplômé en management et titulaire d'un MBA en finance des Universités McGill et Laval (Canada), il aura exercé durant une quinzaine d'années dans les domaines des infrastructures au Canada avant d'intégrer la haute administration ivoirienne à des postes stratégiques.

Il présente dans cet entretien sa feuille de route qui doit aboutir, d'ici 2025, à un volume d'investissement de plus de 2 milliards de dollars dans des projets en lien avec la vision de l'Etat.


Vous avez récemment été nommé à la tête de la représentation de la BID en Côte d'Ivoire. Quelles sont vos missions ? 

Mes missions s'articulent principalement autour du renforcement de la coopération entre la Banque et l'Etat de Côte d'Ivoire, l'amélioration de la performance de notre portefeuille de projets actifs dans le pays, et l'identification d'opportunités d'investissement. De manière plus spécifique, il s'agit de développer davantage de synergies avec le gouvernement ivoirien pour mieux anticiper les besoins du pays. Par ailleurs, l'amélioration de la performance du portefeuille devra se traduire par une accélération dans le démarrage et l'exécution des projets afin de faciliter le financement de nouveaux projets prioritaires pour l'Etat de Côte d'Ivoire. 

La Côte d'Ivoire a intégré la BID en 2002. Vingt ans après, quel bilan pouvez-vous faire de la relation entre la Côte d'Ivoire et votre institution. Comment l'évolution s'est faite en termes de portefeuille d'investissements ?

Nous pouvons nous réjouir de notre coopération qui ne cesse de se consolider au fil des ans, notamment au regard de nos investissements dans la mise en œuvre des trois derniers Plans Nationaux de Développement (PND) de la Côte d'Ivoire. 

L'évolution de cette coopération peut se résumer en quatre grandes phases. De la période 2002 à 2010, le montant total des approbations de financement pour le pays est passé de 8,2 millions USD à 243,68 millions USD. A la fin du PND 2012-2015, le portefeuille de projets actifs est passé à 779,94 millions USD pour s'établir à 1,14 milliards USD au terme du PND 2016-2020.

Actuellement, après plusieurs projets achevés, nous débutons le PND  2021-2025 avec un portefeuille de projets de près de 900 millions USD et avec 17 projets en cours d'exécution. Par ailleurs, notre Groupe s'est engagé à investir 2,11 milliards USD en Côte d'Ivoire pour ce nouveau PND 2021-2025.

De par votre large expérience aussi bien dans le secteur privé à l'international qu'à des postes stratégiques dans l'administration publique ivoirienne, quelles sont les nouvelles pistes à explorer en vue de renforcer les interventions de l'institution dans le pays ? 

De prime abord, je souhaite communiquer davantage sur les actions que nous menons dans le pays et sur notre offre de produits et services. En fait, la BID constitue un groupe comprenant plusieurs entités, dont ITFC qui finance le commerce, ICD, le secteur privé et ICIEC qui fournit de l'assurance-risque pour les investissements directs étrangers et les opérations d'import-export. Il y a donc une belle panoplie d'instruments à la disposition de l'Etat et du secteur privé qui mérite d'être promu. 

Je compte également privilégier l'approche du co-financement, soit la participation d'autres institutions de développement au financement de nos projets. 

Je compte également privilégier l'approche du co-financement, soit la participation d'autres institutions de développement au financement de nos projets. Il s'agira de créer un effet de levier pour élargir notre champ d'action et pour atteindre de manière plus efficiente nos objectifs communs de développement.

Finalement, il convient de travailler étroitement avec tous les acteurs publics et privés pour développer un véritable écosystème de la finance islamique, qui à mon avis, présente un potentiel de développement exceptionnel, autant au niveau des PME/PMI, qu'au niveau des populations, notamment pour l'accès au crédit.

La BID a accompagné les deux premières opérations d'obligation islamique de la Côte d'Ivoire en 2015 et 2016 qui avaient été couronnées de succès avec tout de même une levée globale de 300 milliards FCFA. Est-ce une expérience à réitérer ? Avez-vous des vues dans ce sens ? 

Effectivement, la ICD, notre entité en charge du secteur privé, a contribué à lever en 2015 et 2016, deux emprunts obligataires islamiques (Sukuk) de 150 milliards FCFA chacun, soit au total 300 milliards FCFA au profit de l'Etat de Côte d'Ivoire. Les maturités des emprunts couvrent respectivement les périodes de 2015-2020 et de 2016-2023. 

Après ces premières opérations, nous restons disponibles pour examiner toute autre requête en ce sens du gouvernement ivoirien. Il convient de noter que les sukuk sont largement utilisés dans des économies émergentes comme la Malaisie, l'Indonésie ou encore le Singapour, en tant qu'instruments viables de mobilisation des ressources aussi bien par l'Etat que par le secteur privé.

Plus globalement, la finance islamique est à un stade embryonnaire en Côte d'Ivoire, en comparaison à certains pays comme le Sénégal. Comment faire évoluer cette donne d'autant plus qu'il s'agit de ressources supplémentaires qui viendraient doper l'offre de financement du secteur privé notamment ? 

Vous avez tout à fait raison concernant le niveau embryonnaire de la finance islamique en Côte d'Ivoire, malgré un potentiel de croissance certain et l'adoption par la BCEAO d'un cadre réglementaire pour encadrer sa pratique.  

(…) la Côte d'Ivoire pourrait devenir un hub régional en matière de finance islamique.

D'ailleurs, c'est fort de ce constat, qu'au niveau de la BID, nous finançons actuellement un programme qui vise à développer des produits bancaires islamiques aux profits des populations et à renforcer les capacités des institutions de micro-crédits ...

La suite de l'interview est à retrouver dans la dernière édition de votre magazine Sika Finance. Télécharger gratuitement la version numérique ou cliquant sur l'image ou ici :

 

Jean Mermoz Konandi

Publié le 02/01/23 16:45

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