Selon les données du rapport sur la dette publique en 2024, que vient de publier le ministère congolais des Finances, 26,5 % de l'encours de la dette intérieure, qui s'élève à 5 179,33 milliards de Fcfa au 31 décembre 2024, doit être remboursé dans les douze mois, soit environ 1 373 milliards de FCFA, l'équivalent de 13 % du PIB. Cette concentration de remboursements à court terme expose le " Trésor à des pressions de liquidité immédiates, à une forte dépendance vis-à-vis du marché financier local, ainsi qu'à un risque élevé de prorogation, en l'absence d'un refinancement fluide. ", souligne le rapport susmentionné.
Par contraste, la dette extérieure du Congo présente un profil d'échéances plus confortable. Seuls 8 % de son encours, soit 2,5 % du PIB, arrivent à maturité dans l'année, avec une durée de vie moyenne de 8 ans, contre 5,4 ans pour la dette intérieure.
En moyenne, la durée de vie de l'ensemble du portefeuille atteint 6,4 ans et de manière globale, 19,2 % de l'encours total de la dette publique, soit 15,5 % du PIB, devra être refinancé en 2025.
Depuis 2020, la structure de la dette intérieure a profondément évolué. La part des dettes issues du marché (bons et obligations du Trésor) a plus que doublé, passant de 20,81 % en 2020 à 52,11 % en 2024. Cette progression résulte de " l'option stratégique prise par l'État congolais de privilégier les titres publics pour se financer, réduisant ainsi son exposition au risque de change et aux conditions bancaires souvent plus coûteuses ", renseigne le document évoqué supra.
Dans le même temps, les arriérés budgétaires, qui représentaient 48,02 % de la dette intérieure en 2020, ont été ramenés à 14,78 % en 2024, traduisant un effort notable d'apurement. Quant à la dette bancaire, elle est descendue à 14,20 %, contre 27,40 % quatre ans plus tôt.
Les paiements sur la dette intérieure ont connu une envolée, passant de 305,52 milliards FCFA en 2020 à 1 522,52 milliards FCFA en 2024, soit une hausse moyenne annuelle de 34,92 %. Ces paiements sont majoritairement constitués de remboursements du principal (86,83 %), contre 13,17 % pour les intérêts. En 2024, la dette de marché concentre à elle seule 88,33 % des remboursements, avec une nette domination des bons du Trésor assimilables (BTA), qui comptent pour 62,73 %, suivis des obligations assimilables (33,93 %) et des emprunts obligataires (3,33 %).
Cette orientation vers des instruments de court terme, comme les BTA, accentue le risque de refinancement fréquent, car ces titres ont une maturité généralement inférieure à un an. Cela oblige le Trésor à revenir constamment sur le marché pour renouveler sa dette, dans un environnement local parfois peu liquide ou instable.
Perton Biyiha
La Rédaction
Publié le 15/07/25 16:03
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