Covid-19 : L’Afrique bientôt submergée de vaccins périmés ?

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Le Nigéria va détruire environ un million de vaccins contre la Covid-19, a indiqué ce lundi 13 décembre, Faisal Shuaib, chef de l'Agence nationale de développement des soins de santé primaires (NPHCDA), cité par Reuters.

Également, toujours selon le confrère, 200 000 doses de vaccins contre la Covid-19 sont déjà arrivées à expiration au Sénégal et 200 000 autres devraient l'être d'ici la fin de l'année.

Ces deux cas viennent illustrer les difficultés des Etats à utiliser des vaccins qui continuent de susciter bien de méfiance des populations africaines. Une situation quelque peu déconcertante alors que depuis les premières sorties de vaccins des laboratoires, les Etats de la région et des institutions internationales s'étaient émus de voir les pays développés s'accaparer la quasi-totalité des vaccins disponibles.

En octobre dernier, l'OMS estimait que seulement " 77 millions de personnes étaient entièrement vaccinées en Afrique, soit seulement 6 % de la population ", alors que " plus de 70 % des pays à revenu élevé ont déjà vacciné plus de 40 % de leurs populations ".

Ces derniers ont depuis, en particulier ces derniers mois, commencé à faire des dons de vaccins aux Etats africains, une ‘'générosité'' qui peut parfois prendre l'allure de cadeaux empoisonnés. En effet, il s'avère que les dons, que les Etats développés prélèvent sur leur surplus de stocks, concernent souvent des vaccins proches de leurs dates de péremption.

Osagie Ehanire, ministre de la Santé du Nigéria, a expliqué dans un reportage de la BBC publié ce 10 décembre que le pays ne dispose par moment que de " quelques semaines seulement " pour administrer les vaccins dans le temps, après réception des dons et leur déploiement sur le terrain. Une donne qui a poussé les autorités à refuser désormais ‘'poliment'' les vaccins dont le pays n'est pas certain de pouvoir distribuer dans des délais raisonnables avant qu'ils ne deviennent inutilisables.

Il faut souligner que pour des pays qui ne disposent pas toujours de la logistique adéquate, recevoir successivement des lots de vaccins peut occasionner des difficultés dans l'organisation de la distribution. La BBC explique par exemple que le Nigéria a réceptionné 700 000 doses du vaccin AstraZeneca du Royaume-Uni en août, 800 000 du Canada en septembre et 500 000 autres de France en octobre. Des périodes au cours desquels le pays s'était vu livrer, par les Etats-Unis, 4 millions de doses du vaccins Moderna et 3,6 millions de doses de celui de Pfizer.

Selon l'OMS, environ 50 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 sont arrivées en Afrique rien qu'en octobre, soit près du double du nombre de doses que la région avait reçu un mois plus tôt, en septembre.

Dans un contexte africain où les populations ne se mobilisent pas pour se faire vacciner et où les autorités ne jugent pas encore nécessaire de prendre des mesures coercitives pour l'imposer, la course à l'acquisition de vaccins semble montrer des limites. A moins que ce soit les Etats africains qui ne parviennent pas à mieux planifier et bien préparer toute la logistique afin de déployer les vaccins partout sur leur territoire. Encore faut-il qu'il y ait des personnes prêtes à les recevoir.

Jean Mermoz Konandi

Publié le 14/12/21 17:30

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