RDC : le FMI débloque 442 millions USD et salue la résilience économique

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 Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé la deuxième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et la première revue de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) accordées à la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision autorise un décaissement de 442 millions USD, selon le communiqué officiel publié par l'institution le 20 décembre 2025.

Dans le détail, la validation de la revue FEC permet un décaissement de 260 millions de dollars, portant les décaissements cumulés à 780 millions USD depuis l'approbation du programme le 15 janvier 2025. La première revue du programme FRD a permis à la RDC de bénéficier d'un financement additionnel de 182 millions de dollars.

Selon l'institution de Bretton Woods, " l'activité économique en République démocratique du Congo demeure résiliente, soutenue par la vigueur du secteur extractif, et les pressions inflationnistes se sont atténuées ", malgré " des risques à la baisse liés notamment aux défis sécuritaires et humanitaires " dans l'est du pays.

Le FMI relève que la croissance du PIB réel devrait dépasser 5 % en 2025 et 2026, tirée par le secteur extractif. Il souligne que " la stabilité externe s'est renforcée grâce aux exportations et aux prix élevés du cuivre ", en dépit de la suspension temporaire des exportations de cobalt pendant une large partie de 2025. Cette évolution a contribué à " l'accumulation des réserves de change ", même si celles-ci " restent inférieures au seuil d'adéquation recommandé ".

Sur le front des prix, l'institution indique que l'inflation est passée de 11,7 % à fin 2024 à 2,2 % en novembre 2025, dans un contexte de politique monétaire restrictive et d'appréciation du franc congolais. Elle note qu'" au regard de la baisse de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêt réels ", la Banque centrale du Congo a abaissé son taux directeur de 25 % à 17,5 % début octobre 2025.

Concernant l'exécution du programme, le FMI affirme que " tous les critères de performance à fin juin 2025 ont été respectés ", à l'exception du critère continu relatif aux pratiques de change multiples, pour lequel " une dérogation a été sollicitée en raison du caractère temporaire de la mesure, désormais abandonnée ". Les objectifs indicatifs liés aux dépenses sociales et aux dépenses d'urgence n'ont pas été atteints " en raison de dépenses de sécurité exceptionnellement élevées ", liées à la persistance du conflit armé.

Sur les réformes structurelles, le Fonds précise que " sept des huit repères non continus ont été atteints ", le dernier, relatif à la généralisation de la facture normalisée de TVA, ayant été mis en œuvre avec un léger retard. Il ajoute que " les trois repères structurels continus ont été respectés ". Dans le cadre de la FRD, " les mesures relatives à l'analyse des risques budgétaires liés aux chocs climatiques et à l'adoption d'une politique de gestion des risques de catastrophe naturelle ont été mises en œuvre ".

Dans sa déclaration à l'issue des discussions, le directeur général adjoint du FMI, Kenji Okamura, a estimé que " la persistance des dépenses de sécurité élevées continue de peser sur l'exécution budgétaire ", rendant nécessaire " le maintien d'une discipline budgétaire soutenue et une transition graduelle vers un cadre budgétaire hors ressources extractives ". Il a également jugé " essentiel de garantir un niveau adéquat de dépenses sociales, compte tenu de la crise humanitaire ".

Sur le plan monétaire, le FMI souligne qu'" une politique prudente et fondée sur les données reste appropriée ", tout en appelant à " poursuivre l'accumulation des réserves de change, tout en préservant le rôle du taux de change comme amortisseur de chocs ". L'institution insiste enfin sur " l'importance d'éviter toute pratique de taux de change multiple " et sur " l'accélération des réformes de gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption ", jugées nécessaires pour soutenir une croissance " durable, diversifiée et inclusive " en RDC.

 

Perton Biyiha

La Rédaction

Publié le 20/12/25 12:12

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