Covid-19/UEMOA : La croissance économique attendue en dessous de 4%, selon Bloomfield

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Le ralentissement économique dans l'UEMOA induit par la crise sanitaire actuelle liée à la pandémie de Covid-19, ferait chuter la croissance économique de la zone en-dessous de 4%, annonce Bloomfield Investissement dans une étude publiée la semaine dernière.

Voir aussi - UEMOA : Le PIB s'est établi à 80 368 milliards FCFA en 2019, en hausse de 8%

Cette perte, presque de moitié, de la richesse produite dans la sous-région selon le scénario que cette crise s'estomperait d'ici fin juin 2020, est inédite pour une zone qui a l'habitude d'enregistrer un taux de croissance robuste, établi en moyenne à 6,44% au cours des 5 dernières années.

Les pays de l'UEMOA doivent donc faire face à une situation extrêmement difficile qui met non seulement à nu les insuffisances de leurs systèmes de santé, mais qui est également ponctuée par de graves conséquences économiques en raison de la propagation rapide de cette pandémie.

Au 7 avril 2020, l'UEMOA apparaissait clairement comme l'une des régions les plus touchées du continent avec 1 352 cas de contamination au Covid-19 dont 42 décès et 319 guérisons.

Pour limiter cette contamination à grande échelle, les pays de l'UEMOA, à l'instar des autres régions du monde, ont adopté des mesures plus strictes. Il s'agit de la fermeture des frontières, l'instauration de l'état d'urgence, l'interdiction de rassemblements, l'instauration d'un couvre-feu notamment en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Niger, le réaménagement des horaires de travail, etc.

En lien donc avec ces mesures, l'agence panafricaine de notation financière a identifié 4 canaux de la transmission de cette crise sanitaire au niveau économique.

Une baisse de la demande des produits d'exportations

À l'origine d'une baisse de l'activité dans le monde, la fermeture des usines associée aux mesures de confinement en Europe, en Asie et en Amérique, principales destinations des exportations des pays de l'UEMOA, va entrainer une baisse de la demande de ces produits d'exportations, occasionnant ainsi une baisse des recettes d'exportations des pays de l'Union.

Notons que les principaux produits d'exportations de la zone sont l'or, le cacao, le pétrole, la noix de cajou et le coton qui représentent à eux seuls plus de 60% des recettes d'exportations de l'Union.

Une réduction des transferts de fonds des migrants

Provenant essentiellement de la zone euro (57,7%), en particulier de la France (24%) et de l'Italie (23,9%), les envois des migrants à destination de l'UEMOA pourraient être considérablement réduits, en raison de la sévérité de la pandémie notamment dans ces deux pays d'Europe.

Dans ce cas de figure, le Sénégal, le Mali et le Togo seraient les plus touchés.

Un ralentissement économique inévitable

Dans l'UEMOA, les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, du tourisme, du transport surtout aérien et du divertissement ; pâtissent d'ores et déjà des restrictions de distanciation sociales, des fermetures d'établissements récréatifs et des frontières.

Ces secteurs concernés appartiennent principalement au secteur tertiaire qui est le principal moteur de la croissance dans l'Union.

Ainsi, le Sénégal et la Côte d'Ivoire seraient les plus exposés dans la mesure où la contribution de ces secteurs est relativement importante : les activités de tourisme et de voyage de chacun des pays représentent autour de 10% de leur PIB respectif en 2018.

Des finances publiques sous pression

La baisse de l'activité dans plusieurs secteurs, associée aux mesures de relance économique prises par les Etats, vont impacter considérablement le niveau des recettes fiscales. A cela s'ajoute la faiblesse des prix des produits agricoles.

Cette situation mise en relation avec le niveau des services de la dette des pays de l'Union, risque d'exercer une pression inédite sur les finances publiques des pays de la zone.

Le Bénin (46,2%), le Burkina Faso (42,9%) et le Togo (65%) seraient les plus fragilisés au regard de la part importante du service de la dette rapportée aux recettes publiques projetée par le FMI en 2020.

Les pays de l'UEMOA devraient donc choisir l'opportunité de cette crise sanitaire pour changer de paradigme économique en diversifiant davantage leurs économies et en exportant des produits à forte valeur ajoutée, notamment.

Dr Ange Ponou

Publié le 08/04/20 09:57

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