États-Unis : La FED amorce un cycle de détente monétaire face aux vents économiques contraires

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Après plusieurs mois d'attente, la Réserve fédérale américaine a finalement enclenché un assouplissement de sa politique monétaire. Ce 17 septembre, le comité de politique monétaire (FOMC) a décidé de réduire son taux directeur de 0,25 point, fixant la nouvelle fourchette entre 4 et 4,25%.

Cette décision, soutenue par 11 des 12 membres du comité, marque la première baisse depuis décembre 2024 et intervient dans un contexte de ralentissement économique, de montée du chômage et de pressions politiques grandissantes.

Un choix dicté par le ralentissement économique

La baisse du taux s'inscrit dans une conjoncture moins favorable que prévu. L'inflation, qui s'établissait à 2,9% en août, converge vers la cible de 2% fixée par la FED, mais le marché du travail montre des signes de fragilité. Le chômage a atteint 4,4% en septembre, contre 3,7% un an plus tôt, et près de 900 000 emplois ont été détruits depuis 2024. Dans son communiqué, la FED explique que la décision vise à ‘'soutenir l'activité et préserver la dynamique de désinflation'', tout en signalant une vigilance accrue quant aux risques d'un affaiblissement prolongé de la croissance.

Si les investisseurs anticipaient une baisse, la décision a été jugée timide par une partie des marchés. Goldman Sachs comme d'autres grandes banques d'investissement prévoient désormais jusqu'à trois baisses supplémentaires d'ici fin 2025. Les indices boursiers ont accueilli l'annonce avec prudence : le Dow Jones et le S&P 500 ont légèrement progressé, tandis que les rendements obligataires à 10 ans se sont repliés, reflétant l'anticipation d'un cycle d'assouplissement monétaire prolongé.

Un geste scruté à l'aune des pressions politiques

L'annonce a également une forte dimension politique. Donald Trump, qui brigue un retour à la Maison-Blanche, multiplie depuis des mois les critiques contre Jerome Powell, l'accusant de freiner la reprise économique. Si le président de la FED a réaffirmé ‘'l'indépendance absolue'' de l'institution, les analystes notent que la pression politique a contribué à précipiter le calendrier d'assouplissement.

L'ancien président Joe Biden a, pour sa part, salué une décision ‘'responsable'' permettant de protéger l'emploi et le pouvoir d'achat.

La FED a révisé ses prévisions, tablant sur une inflation moyenne de 2,1% en 2025 et une croissance limitée à 1,8%. Les prochains mois seront déterminants : le comité monétaire a indiqué qu'il ajusterait sa politique en fonction de l'évolution de l'emploi et de la consommation. Les flux d'investissement, la vigueur du dollar et la trajectoire budgétaire de l'administration américaine seront également scrutés de près.

Dr Ange Ponou

Publié le 18/09/25 17:51

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